Le retour d'une âme et Sitael

Sitael écouta les explications de Kôsuke avec attention. Son regard se porta sur l'endroit où l'herbe était calciné et fut étonné de voir qu'effectivement le corps du démon avait disparut. Ses yeux émeraudes se posèrent sur ceux du mercenaire dont l'éclat était redevenue froid et haineux alors qu'il parlait du démon. Elle sentie sa main se resserrer sur la sienne et le regard de la jeune fille s'adoucit.

Je vais me laver, avant de partir...

Sitael acquiesça d'un hochement de tête, songeant elle-même à aller se changer puisque ses vêtements étaient souillés de sang qui commençait à sécher par le vent chaud de cette matinée. Lentement, leurs mains se détachèrent, regrettant déjà de s'éloigner l'un de l'autre. Kôsuke fit quelques pas avant de s'arrêter et lui murmurer à l'oreille ses simples mots qui à eux seul, ranimait la flamme du coeur de la jeune ange.

Je t'aime...

Elle souria doucement et l'entendit continuer son chemin jusqu'à la maison. La jeune fille resta quelques minutes encore, debout à fixer l'endroit où s'était déroulé le combat. L'herbe était noircit et parsemé de sang rendant le paysage, pourtant si beau, sombre et déprimant. Sitael leva lentement la main et ferma les yeux.

- Terra...natura !

Sitael bougea les doigts et peu à peu la masse sombre s'éclaircie et se recouvra d'une herbe fraîche et vert clair. Elle ouvrit les yeux et souria, satisfaite. Elle ne voulait pas se rappeler de cet endroit comme étant le lieu où les ténèbres s'étaient presque abbatut sur eux, mais bien celui où le bonheur des deux âmes, qui habitaient maintenant cet espace, était né. Elle inspira profondément l'air ambiant et marcha d'un pas rapide jusqu'a la porte de la demeure.

En entrant dans la bibliothèque, elle entendit le son de la douche dans la salle de bain. La jeune fille se dépêcha de se rendre jusqu'à sa chambre et fouilla dans son sac à la recherche de nouveaux vêtements. Elle attrappa un pantalon qui s'arrêtait aux genoux de couleur bleu sombre qu'elle enfila et fini par mettre un haut blanc muni s'une ceinture de tissus de la même teinte que le pantalon. La jeune fille rammassa ses vêtements devenue irrécupérable qu'elle jetta dans ce qui servait de poubelle à la chambre. D'un rapide coup d'oeil, elle vérifia si tous ses choses se trouvaient dans son sac et le referma. Elle prit ensuite ses dagues qu'elle attacha près de sa ceinture ainsi que son sceptre. La jeune ange posa son sac sur son épaule droite et sortit en toute hâte. Elle avait entendu les pas du jeune mercenaire se dirigé vers l'extérieur et elle s'empressa d'aller le rejoindre. Chaques minutes loin de lui, lui paraîssait une éternité. Elle sentait un vide... un vide que seulement lui pouvait comblé.

Traversant alors la bibliothèque, qui ne lui avait jamais parut aussi longue à traverser jusqu'à maintenant, elle ignora les essences magiques qui émanaient de la bibliothèque.

Plus tard les bouquins ! J'ai déjà bien des choses à noter dans mon grimoire, songea-t-elle

Elle poussa la porte d'entrée et son coeur s'emballa à la vue de Kôsuke, qui l'attendait assis dans les escaliers du perron. Ses cheveux noirs contrastait avec le kimono blanc qu'il avait revêtu. La jeune fille déposa son sac à côté de lui et resta derrière son dos. Doucement, elle l'enlaça et posa sa joue contre la sienne humant les doux parfums qui se dégageaient de la chevelure ében de celui qui faisait battre son coeur.

- Prêt à partir ?

Pensif, Kôsuke fut tiré doucement de sa rêverie par le contact de bras qui l'enlacèrent dans son dos, et d'une joue si douce qui se posait contre la sienne. Ce parfum, cette odeur, cette présence calme et caressante, ça ne pouvait être qu'une seule personne. La seule personne qu'il attendait. La seule personne qu'il avait envie de revoir... la seule personne qu'il ne voulait pas voir souffrir et faire quelque chose pour la rendre heureuse ; Sitael.
Il sourit et la serra doucement contre lui. Elle sentait si bon, elle était si merveilleuse, aujourd'hui... le jeune homme sentit sa poitrine se soulever, et ses poils se hérisser le long de son corps. Un sentiment pur, exmpt de toute trace servile ou basse... le simple désir d'être près d'elle, de pouvoir la voir, la sentir, la toucher, la serrer contre lui... la savoir près de lui... c'était déja beaucoup demander... il s'en rendait compte, mais qu'importe.
Il se releva alors, regardant droit devant lui. La route serait assez longue, jusqu'à Sanalia. Il posa une main ferme sur le sol, et ferma un instant les yeux. Sans prendre la peine de prononcer une parole, il se contenta d'attendre une demi seconde. Une légère vibration, qui s'intensifia rapidement parvint aux pieds des deux jeunes gens. Une sombre bête à la crinière fauve noire comme la nuit, aux yeux rougeoyants, plus intenses et lumineux que des torches, brûlant d'un feu intérieur, et à la langue plus fourchue et rèche que celle d'un serpent, jaillissant hors d'un buisson, pila net devant eux. Sans attendre, Kôsuke posa un pied dans un étrier, et se mit en scelle. Calmant la bête d'une main ferme, il tendit une l'autre à Sitael, un mystérieux sourire sur les lèvres.

La route jusqu'à Sanalia sera longue... à cheval on y sera rapidement...

Il plissa les yeux, en regardant le visage d'ange, à proprement parler de son interlocutrice.

A moins que tu veuilles y aller en volant, bien sûr

Calé dans les étriers de sa monture, il attendit silencieusement que la jeune fille se décide.

Sitael ferma les yeux et souria lorsque le mercenaire la serra davantage.Elle se sentait bien, là, maintenant...enfin elle se sentait bien que lorsque Kôsuke était près d'elle. Loin de lui... un grand vide se créait en elle. Jamais elle s' aurait cru capable d'aimer quelqu'un aussi fort. Elle ouvrit les yeux lorsque Kôsuke se releva. La jeune ange l'observa calmement, intrigué lorsqu'il posa une main au sol et attendit.

Soudain, Sitael sentie une légère vibration provenant du sol puis s'intensifia davantage à chaque seconde qui s'écoulaient. Elle fronça les sourcils, anxieuse, ne sachant pas à quoi s'attendre. Elle porta son regard vers le jeune homme et constatant qu'il était calme, elle se détendit. Puis un bruissement de feuilles attira son attention et ses yeux émeraudes s,aggrandirent sous la surprise.Devant eux , se tenait un cheval sombre et imposant qui laissa penser à la jeune fille qu'il aurait pu provenir directement des mondes souterrains. Pourtant la bête ne l'effraya pas, bien au contraire. Lorsque Kôsuke se mit en scelle , Sitael souria face à la fiere allure que le duo faisait. Le cavalier et sa monture dégageait une si grande puissance ! Le mercenaire l'a regarda et lui tendit la main.

La route jusqu'à Sanalia sera longue... à cheval on y sera rapidement...A moins que tu veuilles y aller en volant, bien sûr !

Sitael secoua la tête et attrapa sa main avant de se donner un élan pour grimper sur la bête. Voler aurait été une option, mais elle utilisait ce moyen de transport très peu souvent. Non pas qu'elle détestait ses ailes mais ces dernières lui servait plutôt lors des combats comme à Maïka. Et puis, voler l'a rendait repérable à tout moment et ce n'était pas souhaitable depuis quelques temps. La jeune fille le regarda de ses yeux pétillants.

- Les ailes c'est seulement quand je n'ai pas d'autres choix ! Et puis... tu penses vraiment que je vais me privé de tout un voyage loin de toi ?

Son sourire s'aggrandit.

- C'est toi le guide !

Il la regarda d'un air bienveillant, et la fit monter devant lui sur la scelle, l'entourant de son bras gauche, et tenant fermement les rênes de l'autre main. Monter pour la première fois sur une bête des ténèbres, comme la sombre monture de Kôsuke, pouvait s'avérer effrayant, et le jeune homme voulait surtout rassurer Sitael. De toute manière, la bête, si fougueuse soit-elle, serait innoffensive tant qu'il serait là à la diriger pragmatiquement.
La bienveillance de son regard, presque paternelle, trahissait une certaine flamme, une lueur dansante qui brûlait dans ses yeux, plus vivement encore que les lumières rougeâtres chaotiques de la bête qui les supportait, semblait maintenant si différente de son regard "normal"...

Allons-y.

Il frappa de ses talons les flancs de l'animal, qui partit au galop dans un nuage de poussières.