Le retour d'une âme et Sitael

Lorsqu'il entendit la jeune fille, Kôsuke se tourna vers elle et un sourire illumina son visage. Les quelques rayons de soleil qui entraient dans sachambre formait une sorte de halo autour du jeune mercenaire qui le rendait encore plus prestigieux qu'a son habitude. Sitael ne se lassait pas de se perdre dans ses yeux gris si particulier.

Tu as pu récupérer tes affaires ?

Sa voix l'a sortie de ces rêveries et hocha simplement la tête, ramenant discrètement quelques mèches de ses cheveux vers son cou pour dissimuler les marques. A cette pensée, les yeux de la jeune ange s'assombrirent quelques instants.

Tu avais des questions à me poser ?

La jeune leva les yeux a nouveau vers lui et chercha quelques instants de quel sujet il parlait. Elle se rappela la note qu'elle lui avait laissé et tout lui revint en mémoire.

- Oh..euh.. oui à propos du livre...

Kôsuke passa a côté d'elle et se rendit jusqu'a la porte. Lorsqu'il passa a ses côtés Sitael senti son coeur s'accélée. Elle fit un effort surhumain pour ne pas attrapper son bras pour rester près de lui un moment.Le temps semblait aller au ralentie et il repris son court lorsqu'il parla de nouveau.

Sortons, on sera sûrement mieux dehors pour en parler.

La jeune fille déposa son sac sur le lit et le suivit. Ils traversèrent le couloir et la pièce qui renfermait la bibliothèque. Le regard de la jeune fille se porta a l'endroit exacte ou se trouvait le livre que le mercenaire avait lu quelques passages... Elle détourna la tête et suivit le jeune homme a ses cotés. Ce livre avait quelque chose d'étrange, une attraction sur ses forces magiques... ce grimoire l'interpellait à chaque fois qu'elle mettait les pieds dans cette pièce. Elle repensa a son propre journal qu'elle avait commencé a remplir dès son tout jeune âge lorsqu'elle avait débuté dans son apprentissage de sa magie. Ses écrits avait augmenter depuis quelques années, lorsque l'incident était arriver.

L'incident... ce n'en était pas un.

Les chemins que tu as suivit jusqu'ici t'ont mener sur les bonnes pistes... l'assassin de ton père n'est cependant pas ce que tu as imaginé dans ton livre de pacotilles ! C'est bien au delà d'une simple âme démoniaque... tu marches sur un terrain dangereux chère ange... Sitael !

Elle secoua la tête et tenta d'oublier pour l'instant ce qui s'était passé a l'auberge. Kôsuke poussa la porte d'entrée et ils sortirent sous les rayons chaud du soleil qui surplombait la demeure.

Kôsuke marcha légèrement en tête, suivit de près par Sitael. Le soleil chauffait doucement son visage, sur lequel était peint un air paisible, qui inspirait la confiance.
Alors, marchant lentement, il ne dit mot, attendant que Sitael lui dise ce qu'elle avait à lui dire. A la foix heureux et impatient, il continua de marcher, passant à côté de plate-bandes et de haies qui semblaient anciennement taillées. Impatient, il ne savait pas de quoi, mais il sentait qu'il désirait déja quelque chose qui dépassait en lui tout ce qu'il avait imaginé jusqu'ici.
Fermant les yeux, il continua de marcher lentement, aux côtés de Sitael, sa chevelure voletant doucement au vent.


[Désolé j'ai fait minuscule, mais j'ai pas eu trop le temps de poster, donc voilà. Bonne soirée, Sitael ]

*Le silence les entoura pendant un moment. Sitael marchait a coté du mercenaire, profitant de la température et de la chaleur que le soleil lui procurait. Du coin de l'oeil, elle observait le jeune homme qui marchait près d'elle.Il semblait paisible et attendait qu'elle lui parle. Toutefois la jeune fille avait la tête ailleurs... la où il n'y avait aucun soucis. Simplement là, maintenant, marchant au coté de Kôsuke et rien d'autre. Profiter du moment d'être avec quelqu'un...d'être avec lui. Depuis combien de temps ne c'était-elle pas sentie ainsi ? Sitael ferma les yeux et inspira lentement.*

Depuis trop longtemps déja...

*Ses doigts fins s'approchèrent du bras du mercenaire mais au dernier moment, elle se ravissa et ne fit qu'effleurer le kimono. Qu'allait-il penser d'elle ? La jeune ange secoua légèrement la tête pour reprendre ses esprits et calmer les battements de son coeur.*

*Ils reprirent presque instinctivement le même chemin que la nuit dernière, laissant leurs pas les guidés. Puis, brisant à contre coeur ce silence, ce moment si simple, mais pourtant si agréable, sa voix s'éleva:*

- Comment ...as-tu fais pour lire les extraits du grimoire de tout a l'heure ? Tous ses symboles... j'ai pourtant beaucoup de connaissance dans le domaine et je n'en ai reconnue aucun...

*Sitael leva la tête vers Kôsuke et posa ses yeux émeraude sur les siens. Encore une fois, elle se sentie envouté par ceux du mercenaire et mit quelques secondes avant de reprendre.*

-... tu as une certaine connaissance en magie, je me trompe ? Ce grimoire en est remplie, chaque fois que j'entre dans cette pièce, je le sens jusque dans mes os...alors forcément seul quelqu'un qui connait un tant soit peu les sources magique est capable de le lire !

La brise, douce et agréable caressait doucement le visage des deux jeunes gens, qui marchaient lentement dans le grand jardin de l'immense demeure.
A chaque pas, Kôsuke sentait son coeur tressaillir, sa poitrine se faire la caisse de résonnance de battements forts mais réguliers. Ses entrailles mêmes étaient nouées sans qu'il sache réellement pourquoi. Jamais il n'aurait pensé se sentir si bien. Jamais, il n'aurait pensé trouver tant de bonheur dans l'existence. Le néant... pouvait sembler bien terne, à côté.
Posant alors ses yeux gris, sur les couleurs magnifiques des pupilles de la jeune fille, le jeune homme répondit avec un air distrait, comme pensant à tout à fait autre chose.

Les runes que tu as vues n'étaient autres que de l'andarien, soit un ancien dialecte des dieux majeurs du chaos, alors que leur domination était encore absolue sur ce monde.
Cet homme que tu as lu était un ancien nécromantien, fidèle du culte de Khorne.

Continuant sa lente marche à travers les feuillages et les allées dégagées, toutes baignées de soleil, Kôsuke inspira longuement, comme s'énivrant de l'air frais environnant, de la douceur des lieux, et... de la présence de Sitael.

J'ai eu l'occasion d'apprendre ces glyphes lors de ma... "disparition", il y a quatre ans, lorsque Shintiras et moi avons tous les deux rejoints, chacun à sa façon, les enfers.

Bien que lui avait survécu, contrairement à Shintiras qui avait été littéralement "mort", ce jour-là, le sombre jeune homme avait passé quatre ans dans les landes désertiques de Khorne et ses ombres maléfiques, quatre ans loin de tout, loin de toute vie, de toute humanité, quatre ans à combattre pour survivre et à étudier les sciences antiques du chaos.

Je ne sais pas pourquoi il te fait un tel effet, mais ce livre possède une identité démoniaque qui lui est propre, comme beaucoup de livres ici qui possèdent leur propre traçage magique. En tout cas, il n'y a rien d'étonnant, je suppose, à ce qu'un ange soit gênée par l'envergure d'une telle haine contenue dans ce livre.

Regardant alors Sitael, il essaya de deviner s'il avait répondu à sa question, mais l'esprit troublé comme il l'avait ne lui permettait pas de le savoir. Il continua donc sa marche lente, aux côtés de celle qu'il n'avai envie, pour rien au monde, de quitter.

*Sitael l'écouta le plus attentivement que son esprit lui permettait. Elle n'était pas surprise que ce grimoire renferme de la magie noire. Elle mémorisa ce que le mercenaire venait de lui révélé et elle y laisserait une note dans son propre grimoire. Kôsuke la regarda en continuant de parler.*

Je ne sais pas pourquoi il te fait un tel effet, mais ce livre possède une identité démoniaque qui lui est propre, comme beaucoup de livres ici qui possèdent leur propre traçage magique. En tout cas, il n'y a rien d'étonnant, je suppose, à ce qu'un ange soit gênée par l'envergure d'une telle haine contenue dans ce livre.

*Sitael secoua légèrement la tête, le regard plonger dans une profonde réflexion. Elle ne ressentait pas une gène loin de la... ce qui l'inquièta.*

- Au contraire... ce qui est étrange c'est que ce livre m'attire comme un aimant et j'ignore pourquoi.

*Jamais elle avait eu de contact avec une quelconte magie noire de toute sa vie... alors que dans l'espace d'une journée , elle avait combattu une horde de démons, été en contact avec ce livre et.... cette chose ? a l'auberge...*

...l'assassin de ton père n'est cependant pas ce que tu as imaginé dans ton livre de pacotilles ! C'est bien au delà d'une simple âme démoniaque...

- J'imagine que ce ...Khorne, a ou avait plusieurs ''disciple'' a son service.

*Puis ne pouvant s'empêcher de poser la question, elle le devança de quelques pas et se tourna vers lui. *

- Comment tu as fait pour revenir... des enfers ?

*Comment avait-il pu survivre durant quatre ans dans ces lieux sombres ? Son coeur se serra. Tout ce qu'il avait vécu et subit, elle connaissait a peine son histoire et déja la jeune fille trouvait que c'était trop pour une seule personne. N'avait-il connu que le malheur jusqu'a maintenant ? Pourtant, Sitael ne pouvais concevoir que le mercenaire n'ai vécu que dans l'ombre.*

*Un léger vent souffla et fit virvolter quelque pétale de fleur qui s'entremêlèrent dans la chevelure de la jeune fille. Elle soutena le regard du jeune homme quelques instants.*

- Tu sembles avoir vécu bien des choses horrible...ce n'est pas juste ! N'y a -t-il eu personne qui t'ai tendu la main pour t'aider ? Tout le monde à le droit de goûter au bonheur au cours de sa vie...

Comment tu as fait pour revenir... des enfers ?

Le visage du jeune homme s'assombrit. Que de souvenirs... de cette période noire et funeste. Dire que depuis ce temps il n'avait tiré son salut que par sa lame était un euphémisme. Répondant alors avec le ton qu'il s'efforçait de faire paraître le plus neutre possible, il tenta tant bien que mal de garder un air sérieux.

Tu sembles avoir vécu bien des choses horrible...ce n'est pas juste ! N'y a -t-il eu personne qui t'ai tendu la main pour t'aider ? Tout le monde à le droit de goûter au bonheur au cours de sa vie...

Je ne suis... jamais mort. Par conséquent je n'ai pas connu les enfers.

Relevant ses tristes yeux gris sur Sitael, il fut troublé de voir le regard touchant, et étonnamment... indescriptible de la jeune fille. Alors, baissant les yeux, il continua son explication. Tel était ce fier guerrier, qui finalement avait baissé ses yeux féroces, qui depuis quelques temps s'étaient réchauffés, dans tous les sens du terme.

Laissé pour mort, j'ai du survivre par mes propres moyens. Tous ceux que je connaissais, c'est à dire peu de monde, m'ont cru mort et m'ont oublié. J'ai passé ces 4 ans à combattre pour poursuivre mon éternel objectif, à faire de mon mieux pour devenir plus fort, toujours garder de vue mes convictions, et vaincre quoi qu'il arrive, coûte que coûte, mes ennemis.

Arrivant alors à un espace de verdure, bordé de grands arbres s'apparentant à des chênes, Kôsuke, las et ambiguë, s'assit doucement sur l'herbe verte, en apparence tout à fait calme, mais en son for intérieur, il connaissait une véritable tempête d'émotions qui ne s'était pas déchaînée en lui depuis longtemps. Très longtemps.
Levant doucement les yeux au ciel, il garda un moment le silence ; s'il eut parlé en cet instant, sa voix tremblante aurait trahi son trouble intérieur, et son orgeuil ne lui permettait pas.

*L'expression de Sitael s'attrista lorsqu'elle remarqua le trouble du mercenaire. Elle regretta d'avoir amener le sujet. Ramener les souvenirs du passé était rarement souhaitable, trop douloureux. Malgré tout il continua de lui expliquer.*

Laissé pour mort, j'ai du survivre par mes propres moyens. Tous ceux que je connaissais, c'est à dire peu de monde, m'ont cru mort et m'ont oublié. J'ai passé ces 4 ans à combattre pour poursuivre mon éternel objectif, à faire de mon mieux pour devenir plus fort, toujours garder de vue mes convictions, et vaincre quoi qu'il arrive, coûte que coûte, mes ennemis.

* Bientot, il arrivèrent près d'un regroupement d'arbre qui bordait le chemin. Kôsuke s'assoya et releva la tête vers le ciel. La jeune fille resta un moment, debout à l'observer. Il semblait boulversé. Il avait été si seul... durant 4 ans. *

*Sitael ferma les yeux et soupira. Elle le comprenait parfaitement... la solitude, se sentir seul au monde. Finalement, ils se ressemblait quelque peu ; la solitude avait été leur seule compagnie durant plusieurs années, et ils n'avait fait que survivre... chacun à leur façon.*

La jeune fille s'assoya à ses côtés, mais de facon à ce qu'ils soient face à face. La tristesse qu'elle voyait dans le regard gris de Kôsuke, l'a déchira intérieurement. Elle inspira profondément, se laissant envahir par le silence qui s'installait. Puis, son esprit abandonnant sa lutte contre sa propre raison, elle laissa son coeur guider ses gestes et paroles. Lentement, Sitael posa sa main sur celle du jeune homme et ses doigts fin se replièrent sur celle-ci, la serrant doucement. Son coeur augmenta sa cadence, sans qu'elle ne comprenne pourquoi... ou était-ce son esprit qui faisait taire la réponse ? *

- Je suis désolé... de t'avoir fait replonger dans ton passé. Je ne voulais pas... te faire revivre tout ça.

*Elle tourna la tête vers lui, espérant de tout coeur y revoir un sourire d'ici peu.*

Kôsuke tressaillit. Au contact de la main de la jeune fille il sentit son coeur s'accélérer, battant au rythme des afflux de sang qui parcouraient tout son corps. Il sentit avec une horreur qui n'avait d'égale que l'indicible joie dans laquelle il était plongée, son coeur battre à tout rompre, comme s'il souhaitait sortir de cette prison de chair qui le retenait prisonnier d'une enveloppe charnelle. Résonnant comme un tambour dans la caverne de sa poitrine, le muscle affolé diffusait des pulsations qui faisaient frémir le jeune homme.
Bien qu'il ne comprenait ni pourquoi ce contact le mettait dans un tel état, ni pourquoi il se sentait non-seulement parfaitement bien, mais aussi dans un état de joie qui n'avait eu, jusqu'à maintenant, pas dégal, semblait-il, dans la vie du jeune homme, ce dernier se rendit compte, sans un certain déplaisir, que dorénavant il ne pourrait se passer de la jeune fille qui était à ses côtés en cet instant. Ses douces manières, son attitude charmante et sa façon naïve, au-delà de toute souillure d'âme d'agir, le réconfort et la joie qu'il trouvait en elle, il était vraisemblable qu'il ne pût s'en passer, que privé ou de raison ou de vie.
Posant alors sa main gauche sur celle de Sitael, qui serrait la main droite du jeune homme, le mercenaire la regarda de ses yeux gris froids, qui étaient, en profondeur, ineffablement émus, laissant un sourire hésitant, et à la fois confiant se dessiner sur ses lèvres.

Ce n'est rien.

Son regard se fit plus tendre.

Ca m'a fait plaisir... de t'en parler.

Le jeune homme continua de la regarder, de ses yeux luisants et reflétant quelque chose qu'il ne connaissait pas, chez lui.

C'est pourquoi je...

*Sitael eut un léger sursautement lorsqu'elle sentie la seconde main de Kôsuke se poser sur la sienne. Elle baissa les yeux vers leurs mains jointes pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas : sa main gauche était bel et bien la , recouvrant entièrement la sienne. La chaleur qu'elle dégageait réchauffa entièrement la jeune fille qui ferma les yeux quelques secondes avant de les ouvrir lorsqu'elle entendit la voix du mercenaire.*

Ce n'est rien.

*Sitael le regarda et vit un léger sourire réapparaître sur le visage du jeune homme. Elle lui rendit son sourire, soulagée que cette conversation n'ai pas trop affecter son esprit.*

Ca m'a fait plaisir... de t'en parler.

*Sitael frémit lorsque le regard gris ,mais remplit de douceur de Kôsuke retenit le sien.*

C'est pourquoi je...

*Perdue dans son regard, ell pencha légèrement la tête sur le coté. Il semblait hésiter.*

-C'est pourquoi tu ... ?

Je...

Kôsuke en vint à se demander lui-même ce qu'il était sur le point de dire. Quel idiot... non mais quel idiot !
Il allait répliquer, lorsqu'un bruit léger, tout à fait inaudible pour l'oreille humaine, mais parfaitement perceptible pour les sens étonamment accrus du jeune seigneur mercenaire fit dresser une oreille de Kôsuke. Sans se retourner, il sentit une légère sensation de froideur, faiblement maléfique s'élever autour de lui. Trait caratéristique d'une grande puissance qui cherche à dissimuler son aura. Se retournant, la vision qui s'offrit à ses yeux le désarma complètement. Une silhouette guerrière se tenait devant lui, debout, haute, fière et noble, une armure rougeoyante sous l'effet des reflets du soleil levant, de longs cheveux noirs tombant devant un de ses yeux et jusqu'à ses homoplates, et une longue cape de fourrure noirâtre, aux runes antiques démoniaques d'or. Ses yeux rougeoyants dans les ténèbres de ce visage à la fois pâle et obscur, dont la lumière écarlate filtrait à travers ses mèches de cheveux fixaient intensément Kôsuke, et son visage impassible et grave semblait indiciblement disposé au meurtre.
Le coeur de Kôsuke faillit s'arrêter à cette vision. Lui... ici... ? Non, c'était impossible... et quelle force, quelle formidable disposition à dissimuler son aura... ! Connaissant les aptitudes terrifiantes en combat de l'être qui se dressait devant lui, il imaginait quelle devait être sa force pour pouvoir ainsi dissimuler une telle puissance. Ou bien était-ce le profond état de trouble et de bonheur, si l'on pouvait l'appeller comme ça, dans lequel l'avait jeté Sitael, qui l'avait rendu inapte à repérer une telle présence ?
Plissant les yeux, les lueurs rougeâtres des yeux du démon semblaient clignoter dans l'obscurité que projetaient ses cheveux sur sa pâle figure. Un demi-sourire se dessina sur ce visage si beau et maléfique à la fois.

Thanatos...

Alors que l'homme avançait d'un pas dans sa direction, Kôsuke serra la main de Sitael d'un air ferme et persuadé en lui-même de quelque chose qui échappait à sa raison première. Il la regarda d'un air ferme et grave qui voulait tout dire. Se redressant alors, il fit face au nouvel arrivant, un air profondément calme et déterminé dans son regard. Que faisait-il ici... ? Que faisait cet être incroyablement fort dans un tel lieu ? Et comment avait-il retrouvé le mercenaire dans une maison telle que celle-ci ? Alors, d'une allure démoniaque l'homme s'avança vers Kôsuke, une nuance de mépris et de sarcasme dans le regard, que ce dernier observait calmement, sans broncher.

Thanatos... voilà bien longtemps que je ne t'avais revu.

Le regard de braise du démon se posa sur la jeune fille qui était encore assise, à côté du seigneur mercenaire.

A vrai dire, je m'étonne de te retrouver en un tel lieu... qui plus est en une bien minable compagnie.

Une seconde passa ; rien ne s'était encore passé. Kôsuke était toujours là, droit, la main crispée sur la garde de sa sombre lame, reposant silencieusement dans son fourreau noir, et son regard gris si intensément plongé dans les yeux rouges de son locuteur, qu'on en eût sans hésitation pu parier que ces hommes allaient s'entretuer. Le démon en était à la limite de l'acceptable ; un mot de plus, un mot, et Kôsuke fondrait sur lui, et l'atomoserait à un point que le vent même n'aurait suffisamment de souffle pour dispercer toutes les poussières de cet être insolent. Remarquant la profonde colère qu'il avait jeté en Kôsuke, le seigneur démoniaque n'afficha qu'un rictus machiavélique.

Tu t'énerves pour elle ?

Qu... Qu'est-ce que tu racontes ??! Dis-moi plutôt...

Le démon le coupa, un air de défi sur son visage.

Inutile de me cacher tes sentiments. Je lis en toi comme dans un livre ouvert. Tu t'es affaibli, Thanatos. Si on m'avait dit que le fascinant dieu de la mort que tu étais avait perdu de son superbe... je ne me serais pas donné la peine de me déplacer pour toi.

Cette fois, le vent souffla, faisant voleter doucement la chevelure des deux hommes face à face. Trop tard... un point de non retour venait d'être franchi... ce démon avait royalement dépassé toutes les bornes. En regardant le visage tendu de Kôsuke, n'importe qui en eut eu peur, et se fut enfui. Cependant, la terrifiante impression d'une colère tout à fait inexprimable, d'une haine ardente, intense et véritable semblait paralyser quiconque eut regardé le jeune homme directement dans ses yeux si luisants... luisants de haine, et de colère. Ce démon venait de comettre deux choses irréparables ; d'une part, avoir ouvertement insulté Sitael. De l'autre, avoir sans crainte attaqué l'orgeuil du seigneur mercenaire. Comble de folie !

Du côté est des jardins s'avançait Kôsuke, dans son kimono noir, ses yeux gris obstinément fixés sur ceux de son locuteur, et sa main crispée sur la garde de son sabre à s'en faire éclater les os. Déja son articulation était blanche, comme si elle allait exploser sous la formidable pression qu'exerçait cette poigne surhumaine, décuplée encore par l'effet d'une colère inconcevable. Son allure pragmatique, cette promptitude calme, et cette façon de saisir tout ce qui l'entourait d'un seul regard contribuait au charisme inné du jeune homme.
De l'autre, un jeune démon vingtaine d'années marchait à la même allure que son adversaire. Sa longue chevelure noitrâtre volait au vent, et ses yeux rouges tournant à l'écarlate montraient une personnalité et une volonté de fer. Il marchait d'un pas de danseur, naturellement grâcieux et d'une allure moqueuse, au-devant du mystérieux seigneur mercenaire en face de lui.
Kôsuke avançait vers son adversaire d'un pas lent, qui semblait montrer sa confiance par rapport à ce combat.
Parallèlement, le démon marchait avec un pas ferme et décidé, et les yeux pénétrant sans peur ceux du sombre mercenaire.
Il semblait porter des bouts d'armure sous son kimono qui brillaient étrangement, malgré le fait qu'ils étaient noirs.
Ils sortaient tous deux de l'ombre des feuillages pour se diriger au centre, à la même allure que son adversaire, et on put reconnaître le jeune démon, les cheveux qui flottaient au vent, qui faisait face à un homme mystrérieux, couvert de son kimono noir.
Il s'arrêta devant lui et, le regardant de son regard rouge et carnassier, il articula lentement, insistant sur chaque syllabe :

Aujourd'hui, Thanatos, je suis venu prendre ta vie.

Essaye donc, charogne... murmura Kôsuke à l'attention de l'impétueux guerrier qui lui faisait face.
Enfin, ils s'arrêtèrent l'un en face de l'autre, à quelques mètres de distance.

Kôsuke fixait comme on fixe un point imprécis à travers le noir. Il était très difficile de pénétrer le fond des pensées d'une personne, et prendre en comtpe ses aptitudes, sa motivation et se spenséees secrètes entrait en ligne de compte pour calculer la probabilité qu'il y avait pour chaque danger dans un combat.

Kergaal... tu viens enfin... depuis la mort de Shintiras, je savais que tu viendrais venger sa mort.

Le démon sourit sarcastiquement. Ils avaient l'air de sourire simplement, mais tout l'air autour d'eux devenait extrêmement pesant ; tout s'appesantissait, comme si deux astres opposaient leur force de gravité. une énorme masse d'air stagnante était piégée entre les deux auras. une multitude d'ondes électriques s'agitaient aléatoirement ; les deux auras s'intensifiaient proportionnellement. Kôsuke écarta avec un air de confiance une mèche de cheveux de devant ses yeux.

Malgré tout, malgré ton haut rang et ta nature de démon, tu ne peux t'empêcher de vouloir venger tes "amis", qui étaient pourtant hiérarchiquement inférieurs à toi... tu es pitoyable.

Le dénommé Kergaal eut un sourire méprisant, et partit d'un rire sadique.

Je me fiche du sort de cet imbécile. Commença-t-il. S'il a été suffisemment faible pour tomber sous ta lame, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.

Le regard rougeyoant du démon devint terriblement méprisant et haineux.

Je n'ai que faire de vos faibles destinées. Mais ne te méprends pas. Quand bien même Shintiras aurait été tué par toi et aurait fait ainsi preuve de faiblesse, il n'en reste pas moins l'une des personnes dont je me dois de sauvegarder l'honneur souillé, en te tuant. La vengeance, est la force des faibles. L'honneur, est la vertu des forts.

Une deuxième insulte, et toujours ce ton si arrogant et suffisant... Kôsuke, dans un mouvement de rage, tira rapidement sa lame, et fondit comme un éclair sur son adversaire. Avant même que la lame du mercenaire n'ait pu atteindre sa cible, un mur de feu s'était dessé entre lui et le guerrier démoniaque. Le démon avait parfaitement bien bloqué la lame de Kôsuke, sans même bouger... par un simple mur de feu, il avait parré un coup qui était, il faut le dire, déja d'une force impressionnante. Kôsuke, poussant de toutes ses forces sur son arme, ouvrit de grands yeux en voyant son adversaire joindre les mains, comme dans une position de prière. Fermant ses yeux rouges, il éleva une voix mélodieuse et maléfique.

Thanatos, je vais te prouver combien le gouffre qui sépare nos deux forces est profond, et ne pourra jamais se combler par l'effort.

Alors, rouvrant ses yeux de braise, qui brûlaient d'un feu intérieur de plus en plus intense, il psalmodia des vers dans une langue ancienne du temps du règne des quatre dieux majeurs du chaos.

Obscurité éternelle et ombres sans fin de la damnation, descendez en cette terre de mortels, pour tous les consumer.

L'instant d'après, une lueur rougeâtre jaillit du corps du démon ; une effroyable déflagration agissant comme une onde de choc projeta une marrée de flammes tout autour du seigneur démon, qui regarda de ses yeux rouges Kôsuke pâlir. S'il avait été seul, il aurait pu se débrouiller pour éviter de lourds dommages, mais s'il esquivait, c'était Sitael qui subirait toute la puissance de l'attaque, et serait pulvérisée. Sentant une montée d'adrénaline en lui, le sombre guerrier se recula d'un large bond, et concentra son énergie dans ses mains. Alors il se plaça délibérément devant Sitael, à un ou deux mètres.

Il fléchit les genoux, posa la paume de ses deux mains sur le sol, et releva les yeux vers le démon duquel volait vers lui un ras-de-marrée de flammes. Ses cheveux retombaient sur son visage, ce qui lui donnnait un air encore plus ténébreux, et seuls ses yeux brillaient à travers, ce qui lui donnait une apparence de démon, caractéristique chez lui lorsqu'il devait accomplir quelque chose de grande envergure ; contrer tout la masse d'énergie dégagée par le démon serait un exploit, surtout de cette manière. Mais il se devait de protéger celle qui était derrière lui.
Alors, laissant toute l'énergie qu'il avait emmagasiné dans ses mains, il relâcha rapidement toute la pression, générant un souffle étonamment puissant, qui jaillit du sol, soulevant un nuage de poussière au passage. Une demi fraction de seconde après, les flammes heurtaient violemment le mur pressurisé de Kôsuke ; le choc fut terrible. Manquant d'être projeté, il sentit une force incommensurable s'écraser contre toute la masse d'énergie spirituelle qu'il avait libéré. Une chaleur effroyable se dégageait de ces flammes rouges et noires, qui semblaient prêtes à vous avaler corps et âme. Repoussant lentement, mais progressivement Kôsuke, les flammes semblaient gagner du terrain, malgré la quantité incroyable d'énergie spirituelle qui jaillissait verticalement du sol sous une pression difficilement imaginable. Malgré tout, il était repoussé... mais quelles limites avait donc la force de ce démon ? Serait-il invincible ? Non, ça n'était pas croyable... il avait déja eu l'occasion de voir Kergaal à l'oeuvre, mais là, ça dépassait vraiment tout.
La poussière soulevée par l'énergie de Kôsuke s'embrasa en plein air, créant tout autour de lui un brasier ardent. Alors, agissant comme un coup de poussière, toute la zone sur deux mètres explosa. Kôsuke, au centre, crut sentir son corps brûler, se fondre et ne devenir plus que cendres. Allait-il mourir ici, maintenant et d'une manière aussi peu honorifique ?

Lorsque tu souffriras, que tu seras dans le besoin, ou que tu auras besoin de moi, tu me trouveras à tes côtés.

Kôsuke serra les dents. Il ne pouvait pas mourir ici. Il avait une promesse à tenir. Il avait un but à poursuivre. Et...
Il releva deux yeux de démon vers les flammes qui l'entouraient. Un hurlement effroyable monta jusqu'à l'immense voûte du ciel, déchirant, grave, puissant, emplit d'une rage et d'une tristesse à rompre le coeur. Alors, une onde de choc d'une puissance effroyable jaillit de l'endroit où était Kôsuke, se libérant avec une force inouïe, pour projeter le démon à terre. Toutes les flammes, volatilisées, avaient disparu, ne laissant devant Sitael, que le jeune mercenaire avait réussi à protéger, qu'un mercenaire à maints endroit égratigné et brûlé à plusieurs endroits, bien que ce ne fut que des brûlures légères. Son kimono, brûlé par endroit, laissait entre voir des blesures sanglantes, qui, pour n'être pas profondes, n'en étaient pas moins douloureuses. Le jeune homme aux cheveux noirs come la nuit et aux yeux froids comme la mort s'avança lentement, d'une démarche soutenue et forcée, vers le démon qui se remit immédiatement sur pied, s'essuyant le coin de la bouche d'un revers de main, faisant disparaître un filet de sang qui coulait de sa lèvre.
Un sourire fugace passa sur le visage du démon, qui dévisagea son adversaire du regard.

Pas mauvais...

Le démon leva une main au ciel, sans quitter son adversaire du regard. Une aura mystique entouraient les deux hommes, alors qu'une forme rougeâtre se formait dans la main tendue du jeune démon. Une longue épée de flammes rouges et noires venait d'y apparaître, alors que dans sa main gauche, une lame de même porportion se matérialisait. Les deux épées démoniaques de Kergaal... Kôsuke, contre toute attente, en sourit.

Prépare-toi à mourir, cette fois. Je ne te laisserai pas partir, Kergaal !!

Comme Kôske fonçait sur le démon de toutes la vitesse que pouvaient lui procurer ses jambes, le jeune homme bondit avec une agilité féline, se retrouva en un instant derrière Kergaal, et, dans un élan d'une rapidité et d'une puissance rare, il porta un coup démesurément puissant dans el dos de son adversaire, de sa si longue et si fine lame. Peut-être ne l'arrêterait-il pas, à cette vitesse ? Le choc incroyable qui projeta Kergaal en arrière montrait la force du jeune homme ; mais si fort fut-il, il n'avait pu le désarmer, conformément à son plan.

Il ne fut pas surpris de voir son adversaire sa retourner, la lame encore fumante du choc incoryable des deux lames, un air de tueur sur son visage.

Je reconnais, Thanatos, que tu n'as rien perdu de ce qui faisait autrefois ta force...

Un air sérieux et haineux était peint sur son visage. On sentait des arcs électriques parcourir tout son corps, comme si un flux tendu était dressé entre les deux hommes. D'une part, le magnifique démon, à l'allure haineuse et démoniaque, mais tout à fait harmonieuse, de l'autre, le droit et fier jeune homme, dont la longue et antique lame arcanique, aux sombres et magnifiques reflets noirs semblaient à l'esprit attentif comme des reflets de mort.

Néanmoins...

Son regard se plissa, laissant ses yeux rouges devenir aussi beaux que terribles.

Je persiste à croire que tu n'es plus le même qu'il y a quatre ans. Que s'est-il passé, pour que tu changes à un tel point ?

...

Kergaal reprit, l'air plus sérieux et plus grave.

A l'attaque de Maïka, tu te serais battu aux côtés d'humains, et lors de ton combat contre Shintiras, tu aurais même déployé une force encore jamais vue. Que s'est-il donc passé en toi ?

Kôsuke répondit avec son éternel air arrogant et sûr de lui, tout emprunt de sarcasmes.

Tu te trompes. Je n'ai pas changé ; je suis toujours le même. C'est toi, qui est abruti.

Kergaal sourit. C'était un sourire de meurtrier. Passant sa langue sur ses lèvres, le jeune démon s'avança d'un pas moqueur vers son vieil ennemi.

Cette fois, Thanatos, j'espère que tu sais ce qui t'attend.

Ce dernier eut un rictus.

Je t'attends, Kergaal.

En un instant, Kergaal chargea Kôsuke de toute sa vitesse, fonçant comme une bête. Il enchaîna avec une rapidité qui sortait de l'ordinaire deux coups de sabre d'une force et d'une précision époustouflantes.
Alors que la sombre silhouette du démon fonçait aveuglément sur le mercenaire, la lame noblement brandie devant lui, un rapide coup de sabre vint percuter la garde du jeune homme, qui ne recula pas. Immédiatement, un deuxième coup, suivit d'un autre, qui devint rapidement un déluge incessant de coups le harcelèrent de toute part.
Kergaal effectua un saut périlleux avant et bondit sur Kôsuke, lui portant un rapide coup de sabre que le jeune homme esquiva en se se décalant d'un pas sur le côté. Mais le démon assaillait le guerrier avec une ardeur qui redoublait à chaque coup. De plus en plus rapides, les sabres des deux hommes se croisaient, se frappaient, se repoussaient, harcelaient sans répit les deux combattants : Kergaal et Kôsuke.
Irrité d'une telle insolence, le mercenaire renvoya un coup de sabre rotatif qui trancha net l'une des armes du démon. Ce dernier fit un bond en arrière et se remit en garde. Ses yeux rouges parfaitement adaptés à l'obscurité et à ce genre de combats laissaient supposer qu'il était une sorte de démon à vivre continuellement dans les enfers et les lieux confinés.
Parrant avec une dextérité admirable les attaques du démon qui l'assaillait, Kôsuke faisait preuve d'une grande maîtrise aux armes. Un instant d'inattention fut sa perte : le deuxième sabre du noble démon se dirigeait à une vitesse folle vers sa jugulaire. Un bruit métallique se fit entendre. Kergaal fut projeté en arrière, bien qu'il ait eu le temps de parrer l'attaque du mercenaire. Kôsuke venait de parrer in-extremis une attaque mortelle de son adversaire. Alors d'un bond en arrière, le démon en sourit et tendit à nouveau sa main droite en l'air. Il y matérialisa une nouvelle épée, en remplacement de celle que Kôsuke venait de trancher, son regard rouge profondément enfoncé dans celui de Kôsuke, qui, malgré ses quelques brûlures, semblait n'être pas en reste par rapport à son si digne ennemi.

Tu t'essouffles, Thanatos. Rends-toi à la raison et accepte ta mort.

D'un air de défi, Kergaal croisa ses sabres devant lui, et releva la tête.

Ô cieux sombres de la nuit, Ô vous dieux du néant et de la mort ; que votre puissance guide mes lames, que votre sagesse maléfique mène mes armes à la victoire.

La silhouette de Kergaal devenait de plus en plus floue, aux yeux de Kôsuke, comme si ses contours disparaissaient, et qu'elle s'évaporait lentement. Le temps de cligner des yeux, quatre Kergaal étaient devant lui, sans qu'il puisse s'expliquer pourquoi. Quatre grands guerriers, fiers et nobles, avec exactement les mêmes équipements, les mêmes visages, les mêmes armes ; deux sabres couleur de feu et de ténèbres, et la même aura démoniaque et maléfique.
Kergaal sourit sournoisement.

Projection astrale. Quatre de ces images sont des illusions, et la cinquième est la vraie. Mais laquelle est-ce ? Chaque attaque que tu subiras de mes clones t'infligera de lourds dégâts mentaux, et mes propres attaques seront physiques. En outre, chaque reflet de moi-même possède exactement la même force que moi. Le principe de ce sort d'emprise mentale est de t'éprouver psychiquement et de te faire subir des dégâts mentaux. En d'autres termes, ton taux de probabilité de victoire tend vers zéro...

Kôsuke ne répondit pas. Qu'y avait-il à répondre ? Ce démon s'écoutait parler, c'est tout. Mais il ne pouvait pas vraiment le contredire. Thanatos ne savait pas réellement où il se situait par rapport à son adversaire ; il avait déja du mal à lui tenir tête, mais il devait en être de même pour Kergaal. Bien que le démon n'en montrait rien, il devait commencer à ressentir les premiers signes de la fatigue.
Alors, deux des cinq Kergaal devant lui fondirent comme des bêtes sur lui, le frappant de toute part. Ne pouvant parrer la totalité des coups, Kôsuke dut subir d'affreuses blessures qui lui semblaient réelles, mais qui en réalité n'atteignaient que son esprit ; l'illusion de Kergaal était vraiment vicieuse, s'attaquant directement au système nerveux centrale, elle ne laissait que peu de chances à qui voulait survivre, de s'en sortir.
Chargeant à nouveau le mercenaire, la créature du mal finie tranchée en deux par un rapide coup de katana qui sépara son torse de ses jambes au niveau où les côtés rejoignent l'abdomen. Répandant ses tripes sanglantes sur le sol, le démon chuta en deux morcaux encore animés par l'agonie.

Le combat semblait s'éterniser, mais se déroulait à une vitesse si complète et une telle perfection dans le style, des mouvements si beaux et si parfaits, ressemblant par certains aspects à une danse, que l'oeil humain pouvait à peine suivre la continuité des mouvements. Et dans cette danse de mort, seule une personne en sortirait vivante. Qui serait-ce donc, du grand et majestueux démon aux allures de seigneur, qui n'avait pas encore été réellement atteint, ou du jeune homme déja en de multiples endroits blessé, qui obtiendrait la victoire ?
Kôsuke fit un bond en arrière, essoufflé, et redressa sa garde. La défaite... jamais. La mort... encore moins. Lui, ce sublime guerrier, la fière et indicible wyverne, ne pouvait pas se laisser vaincre de cette manière. Ce jeune homme en quête d'absolu était bien trop déterminé pour périr par la lame d'un autre. Il fallait qu'il se redresse... et qu'il reparte à l'attaque. Mais seul face à ce démon et ses illusions, il devait reconnaître que...

Dans cette partie du jardin, devenue un espace de combat, où l'herbe brûlée ne laissait aux narines qu'une odeur de brûlé et de chair calcinée, il restait encore quatre Kergaal, dont l'un était l'original, et les autres de pâles copies. Mais comment déterminer qui était la copie et qui ne l'était pas ? Il ne pouvait pas se permettre de perdre ici. S'il mourrait là, alors tout aurait été vain. Et ça, il ne pouvait le tolérer.

Pffff... que de la gueule.

Même dans les moments les plus désespérés, il ne pouvait pas s'empêcher de faire des sarcasmes.... une sal habitude à perdre. Et ça ne lui disait toujours pas comment sortir de là...
Soudain, une histoire lui revint en mémoire.

Père de Kôsuke (8 ans auparavant)- le genjutsu est l'art de produire des illusions. C'est un art très difficile à maîtriser, car il faut une grande force mental pour arriver à générer ces illusions. Elles sont de tout type et peuvent affecter les 5 sens du corps humain. La vue, l'ouïe, le toucher, le goût et l'odorat.
De toutes les illusions, les pires de toutes sont celles qui portent atteinte à l'ouïe : c'est dans cette partie du cerveau que se trouve les nerfs et organes maitnenant l'équilibre, et, lorsqu'une telle partie du cerveau est affectée, c'est tout le corps qiu en pâtit.

Kôsuke (8 ans auparavant)- Et les illusions de la vue et du toucher ?

Père de Kotarô (8 ans auparavant)- elles sont extrêmement gênantes aussi, en particulier le toucher. Mais toutes ces illusions n'ont qu'une seule cible : un nerf, une infime partie du cerveau nommée "nerf hypnos", qui est l'épicentre de l'inconscience. C'est ici où se croisent tous les désirs, les pulsions refoulées, les craintes, les fantasmes d'un humain. En atteignant cette partie avec un sort d'illusion, on peut produire sur le cerveau de la cible un peu l'effet qu'on veut, bien qu'il varie suivant les individus.

Kôsuke (8 ans auparavant)- C'est flippant ton truc, père.

Père de Kôsuke (8 ans auparavant)- Ah ah, un peu oui. Mais ce qu'il y a de fascinant dans les illusions, sont fascinantes pour plusieurs raisons. Entre autre, j'ai entendu parler d'une histoire, mais je ne peux pas la vérifier pour le moment. Elle n'est qu'à l'état de théorie, mais les illusions atteignant l'inconscient du cerveau humain, ne peuvent être combattues que par l'inconsicent elles-mêmes. C'est pourquoi, la motivation, la détermination et la conviction de la personne sous l'emprise du sort sont déterminantes pour rompre l'illusion.
En fait, aussi surprenant que ça puisse paraître, c'est le fait de vouloir s'en sortir qui rompt ou non l'illusion.

Kôsuke (8 ans auparavant)- tu veux dire qu'il suffit de le vouloir ? Ban alors tout le monde peut s'en échapper alors u__u

Père de Kôsuke (8 ans auparavant)- baka, c'est pas aussi simple que ça. C'est la conviction, la détermination la plus profonde qui compte. Ta motiviation la plus forte, qui doit un être un moteur dans ton existence. Lorsque ton inconscient est sous l'emprise d'une illusion, il faut une force de conviction extrêmement imposante pour s'en sortir. Il faut le vouloir au plus profond de soi-même... une véritable vibration intérieure.

Kôsuke ferma les yeux à ce souvenir. Il avait raison.. maintenant il comprenait les paroles de son père.
Ces clones ne pouvaient être qu'une illusion générée par son propre esprit. Et la seule chose qui le retenait prisonnier à l'intérieur, c'était sa peur... sa crainte, sa tristesse. Autant de fardeaux qui lui pourrissaient la vie. Tout ça... à cause des Hommes... à cause des humains. Ceux qui avaient lâchement assassinné sont père, ceux qui persécutaient ceux qui sont différents, ceux qui ont des pouvoirs hors du commun... c'étaient sa rage, sa tristesse, sa peur... sa faiblesse qui le retenaient à l'intérieur de la cage. Il fallait qu'il dépasse tout ça.

"Prends tes responsabilités", "affronte les problèmes, et deviens plus fort", "vis pour l'honneur", c'étaient des phrases qu'on n'avait cessé de lui répéter. C'est bien beau tout ça, mais à côté de la souffrance humaine, qu'est-ce que l'honneur... ?

Une voix retentit dans l'esprit tourmenté de Kôsuke.

Kôsuke, que fais-tu ici ?

Je... ?

Pourquoi... veux-tu la force ?

Je... je veux... Je veux gagner.

Est-ce uniquement pour toi, pour tes convictions ou est-ce pour une autre raison ?

...

Si tu es prisonnier ici, c'est de TA FAUTE. C'est toi, qui est trop faible pour te sortir d'une misérable illusion. Tu es... prisonnier de ton propre esprit.

Kôsuke serra les dents.

tu penses que le problème vient des autres, tu penses que c'est parce-que l'Homme est un animal pourri par le vice que tu souffres, que tu as perdu tes sentiments et ta vie heureuse du même coup. Mais le véritable problème vient de toi.

Na... nan ni.. ? Tu veux dire que... c'est de MA FAUTE SI LES HUMAINS SONT DES ENFOIRES ? S'ILS TUENT DES INNOCENTS ET LES FONT SOUFFRIR ? EST CE BIEN CE QUE TU ES EN TRAIN DE ME DIRE ?

Il commençait à perdre contrôle sur lui-même, lorsque la voix qui retentissait comme une toccin dans son esprit le rappella à la réalité.

Kôsuke !! Ne baisse pas les yeux !

Hein... ?

Tu es beaucoup trop gentil. Si tu te laisses marcher sur les pieds, ils continueront. Avoir des pouvoirs que les autres n'ont pas n'est pas un crime, c'est la nature. Relève la tête ! Tiens-toi droit ! Sois fier, n'aie peur de rien, sois comme ton père ! Si tu ne te sens pas en confiance, dis-le ! Si tu détestes quelqu'un, dis-lui ! Dépasse ta tristesse, ta colère... sort de tes souffrances. On ne peut pas ranimer les morts ! Tu dois maintenant vivre en portant ton père et les membres de ta famille en toi, et continuer, continuer... continuer ta route, dans l'honneur, pas comme ces assassins d'humains. Tu as la vie, et tu es toi ! REDRESSE-TOI !!!

Une larme coula sur une joue de Kôsuke. Il serrait les deux poings à se péter les os. C'est vrai... c'était à lui de prendre sa vie en main. Finalement, jusqu'à maintenant il n'avait fait que fuir... il s'en rendait compte maintenant. L'orgeuil... quel idiot il avait été ! Il releva un regard déterminé devant lui, le regard plein de conviction, emplit d'une détermination ardente. Il allait vivre. Il allait continuer, pour son père, et les autres qui étaient chers à son coeur. Ils continueront d'exister... en lui.
Il se releva et ouvrit totalement les yeux. Autour de lui, les illusions ne semblaient pas disparaître.
Une aura terriblement puissante, qui aurait paralysé n'importe qui à 3 km à la ronde émanait maintenant de lui. Il toucha de sa main le premier clone de Kergaal, qui furent tous instantanément pulvérisés.
Il avait réussi... il avait dépassé sa souffrance et ses craintes, et était venu à bout de l'illusion.
Son regard se porta au loin, et se fixa sur Kergaal. Ce dernier, semblait réllement épuisé. Il avait, selon toute apparence, du utiliser beaucoup d'énergie pour générer et maintenir ses illusions. Le seul fait de combattre allait maintenant être un effort extrême pour lui.
Mais l'arrogant démon faisait tout pour le cacher. D'ailleurs, Kôsuke en vint à douter de la fatigue de son adversaire, lorsque ce dernier reprit ses deux lames en main, et porta son regard rouge sur les yeux pénétrants gris du mercenaire.
Kergaal s'avança d'un pas.

Abandonne, Thanatos. Tu n'avais aucun chance depuis le début. Je reconnais que tu possèdes une force extraordinaire, pour avoir réussi à faire ce que tu as fait jusqu'à présent, que ce soit contre Shintiras ou contre moi. Mais maintenant, sois digne, et accete ta propre disparition.

Le sombre seigneur mercenaire sourit sarcastiquement.

Te fous pas de moi... tu tiens à peine debout, alors arrête.

Kergaal sourit face à l'humour caustique de son vieil ennemi. D'un pas décidé, il courut vers lui, l'assaillant de ses deux sabres. Kôsuke, forçant sur ses muscles déja éprouvés, bondit sur son adversaire, et hurla :

Time condemnation !

L'effroyable concentration d'énergie tout autour de Kôsuke agissait comme une sorte de trou noir. Tout semblait perdre de sa réalité, tout semblait n'être plus qu'un décord mal fait d'une atroce et apocalyptique scène de combat entre ces deux titans.

(Time condemnation : La puissance de l'énergie spirituelle de Kôsuke crée une distorsion du temps et de l'espace, faisant perdre à l'adversaire la moitié des dégâts qu'il infligera à Kôsuke lors de ses prochaines attaques physiques)

Kergaal s'élança en hurlant : Fire caster !!

Une dizaine de boules de flammes noirâtres jaillirent de es mains pour aller s'écraser sur Kôsuke, qui les explosa tous par la seule pression de son aura noirâtre qui l'entourait. A travers leurs différentes attaques, les deux démons continuaient de se charger mutuellement, volant l'un vers l'autre avec une rapidité et une grâce terribles.

A ce rythme, il serait mort avant d'arriver à Kergaal... mais il devait continuer, envers et contre tous !
Derrière lui, la marrée d'illusions était revenue, et fonçait sur lui à une vitesse vertigineuse. Un léger sourire apparut sur ses lèvres. Tant pis. S'ils voulaient jouer avec lui maintenant, ils le regretteraient. De stupides illusions... que pouvaient-elles comprendre à la souffrance humaine ? Il écarta les bras, et concentra toute son énergie autour de lui. Son aura s'intensifia à un point incroyable... quasi divin. D'un coup, il hurla, d'un hurlement d'une puissance à déchirer le ciel, et les oiseaus, un peu déroutés, furent soufflés par un souffle plus puissant à lui seul que le vent des enfers.
Une immense déflagration pulvérisa toutes les illusions, une onde de choc d'une puissance inimaginée et inimaginable emplit l'espace. Le ciel explosa. Tout fut l'affaire d'une seconde. Quelques secondes après quand la visibilité était revenue, on pouvait voir les cendres des démons retomber comme une pluie de cendre dans le ciel.
Enfin, il détourna son regard des milliers de cendres qui retombaient en une pluie noirâtre, et poursuivit sa course endiablée vers Kergaal, qui, projeté violemment à dix mètres de là, tentait pitoyablement de se relever.

Un regard de rage et d'une indicible colère rendit le visage de Kergaal véritablement effrayant. La mort... oui, il avait l'incroyable désir de tuer Kôsuke, et de le faire souffrir. De le plonger dans la plus atroce douleur, le détruire par les plus effroyables souffrances des enfers. Alors son regard se reporta sur Sitael, qui était à quelques mètres de là. Un sourire malsain déforma le visage de Kergaal, dont un filet de sang coulait de sa narine droite.

Kôsuke, que dirais-tu si je tuais cette fille devant tes yeux ?

Laissant sa voix tremblante de rage et de sadisme s'estomper, le jeune démon fondit comme un éclair sur Sitael, sans laisser à Kôsuke le temps de réagir.

Non, arrête !! Attends !!!!

Le seigneur mercenaire s'élança à son tour, avec une rapidité décuplée par un sentiment qu'il ne concevait pas encore.

ARRRETTTE !!!!! KERGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAL

Avant que Kôsuke n'ait pu le rattrapper, Kergaal était déja sur Sitael. Dans le même mouvement, il fit voler l'une de ses deux grandes lames vers le corps de la jeune fille, dont la tête séparée du reste de son corps vola pour aller rouler un peu plus loin sur le sol. Un rictus carnassier sur les lèvres, Kergaal se retourna vers Kôsuke, prêt à le tuer dans le même élan de sadisme qui lui avait fait tuer cette innocente victime. Mais ce qu'il vit le désarma complètement. Kôsuke n'avait plus de visage ; sa surface lisse semblait de grès, et sa silhouette entière était plus terrifiante que celle d'Hadès lui-même. Sans qu'il puisse comprendre ce qui se passait, il sentait son corps se disloquer, sa chair se séparer de ses os, ses muscles pourrir, et son corps entier ne devenir qu'un infect bourbier, garde manger des vers. Un hurlement de douleur et d'une effroyable terreur monta aux cieux, emplissant tout le ciel, qui, digne caisse de résonnance de la voix du démon, retombait partout en éclatant tel un tocsin.

L'instant d'après, Kergaal put constater qu'il était debout, face à Kôsuke, et Sitael derrière lui, indemne.

... que...

Kôsuke, grimaçant de douleur, éleva doucement sa voix.

Oni no genjutsu, tenge no imashime, un sort d'illusion. L'espace d'un instant, tu as été sous mon emprise mentale, et as été rattrappé par tes peurs inconscientes les plus profondes. Comment trouves-tu d'être assujetti à une illusion, Kergaal ?

(Oni no genjutsu, tenge no imashime. L'illusion diabolique : le châtiment de l'enfer. La cible du sort est projetée dans une illusion qui dure quelques secondes, mais qui la plonge mentalement en enfer. La cible est troublée et ne peut plus réagir pendant quelques secondes)

Lorsque le dénommé Kergaal redressa ses yeux rouges à demi fermés et encore tremblants vers Kôsuke, il put voir ce dernier placé juste devant Sitael, son bras en sang. Sa lame avait traversé le corps du mercenaire, qui s'était placé juste à temps devant Sitael pour lui épargner une blessure mortelle. Ressortant dans son dos, la lame avait traversé son ventre, et de son bras gauche, il la maintenait fermement par la lame, se blessant lui-même la main, mais s'assurant ainsi que le démon ne pouvait retirer sa lame de son corps sans qu'il le veuille.
De son bras encore valide, Kôsuke abattit de toutes ses forces déclinantes sa superbe lame sur Kergaal, qui n'eut que le temps de parer l'attaque avec son autre sabre, qui fut malheureusement pour lui tranché en deux, face à la puissance de l'impact, ne le préservant que peu d'une blessure sérieuse à la poitrine. Le démon hurla de douleur en faisant un bond en arrière.

C... impossible...

Luttant contre la douleur, Kôsuke fondit sur Kergaal, qui matérialisait déja deux nouvelles lames.

Pauvre imbécile, tu croyais que c'était aussi simple ? Désolé mais quand tu lançes une attaque d'une main, l'autre main est aux antipodes d'une position adéquate à l'attaque, et le temps de lançer ce coup ça laisse le temps de le parer ou l'esquiver également. Et lançer deux attaques en même temps avec ses deux armes place le corps de l'attaquant en posture de faiblesse. Tu n'y connais rien au combat, croire bêtement que deux armes valent mieux qu'une est tout simplement débile, tout comme toi !

Alors, faisant appel à toutes ses forces, d'un coup de poing sauvage il écrasa son point, entouré du gantelet de pesanteur d'Atomos sur le visage du démon.

Violemment projeté au sol, l'homme sombre fut littéralement explosé par la puissance de l'attaque de Thanatos, dont le poing à la force vengeresse l'avait, dans une pluie de sang, totalement défiguré. Le démon à l'armure rougeoyante se releva pitoyablement, pissant le sang, la face ensanglantée et le nez cassé. Titubant comme un homme saoûl, il releva un regard de rage vers son sombre adversaire. Mais qui était-il ? Qui était-il, pour se permettre de telles choses ? Interférer dans son combat avec sa proie, et le démonter de cette manière ?

Par l'enfer... mais qui es-tu ? Tu n'es pas celui que j'ai connu...

Kôsuke sourit narquoisement.

Tu ne devrais pas jurer par des choses qui te dépassent.

Alors l'homme fut véritablement pris d'une furie aveugle. Sans prendre le temps de se remettre réellement en garde ou quoi que ce fut de la sorte, il bondit avec une colère défiant l'imagination sur le mystérieux jeune homme à la chevelure de mort, en hurlant.
Avec une agilité qui n'avait d'égale que la noble prestance avec laquelle il effectua l'admirable passe d'arme, digne des plus grands maîtres de sabre, qui destabilisa son adversaire, et para la quasi totalité de ses coups, Thanatos se retrouva derrière Kergaal, furieux, et déja blessé par le poing vengeur de Kôsuke.
Dire qu'il avait entamé ce combat pour défendre son honneur, mais aussi l'honneur de son si digne ancien ennemi, Shintiras, maltraité par cet homme... Et c'était ainsi qu'il le remerciait... De simples excuses prononcées à la va-vite n'étaient pas suffisantes.
L'instant d'après, alors que Kergaal fonçait sur lui, Thanatos se recula d'un bond, et, concentrant toute son énergie autour de lui, la fit jaillir en effectuant une rotation spectaculaire, jaillissant sous forme d'une orbe noirâtre.
Les coups du démon allèrent s'écraser dessus, pour être déviés.

Mais s'élançant avec une rage décuplée encore par la douleur, l'inlassable assaillant porta ses trois coups de griffe extrêmement rapides, lacérant Thanatos au visage, et au torse. D'un puissant coup de poing, il lui défonça le thorax, et regarda un sourire aux lèvres le mercenaire aller s'écraser contre un mur au fond du jardin. Glissant le long de la pierre froide, il se ramassa comme un pantin désarticulé, laissant une traînée rougeâtre sur le mur.
Serrant les dents, il déglutit.

Ahhh...

Déja l'homme, blessé, s'approchait de lui, un air sadique et menaçant sur le visage.
Rapidement, son poing brutal vola vers le visage ensanglanté de Kôsuke, qui, roulant sur le sol, se dégagea de son adversaire, et se retrouva derrière lui, juste à temps pour éviter deux coups rapides. A cet instant, il n'eut le temps de voir la jambe de l'inconnu encapuchonné voler vers son ventre, lui coupant momentanément la respiration. Ne pouvant réagir, il subit un effroyable coup de genoux dans la figure pour lui écraser le nez, qui le projeta en arrière, du sang jaillisant de sa figure atteinte.

Pauvre minable ! Qu'est-ce qui te mets dans un tel état ? Est-ce la crainte de la mort de cette fille qui te rend des forces ? Tu me dégoutes.

A terre, allongé sur le sol, Thanatos sentait son sang ruisseler le long de son visage, et jaillir de deux profondes entailles à son épaule gauche. Grimaçant légèrement de douleur, il sentait la douleur s'accroître, à chaque battement, revenant toujours, lancinante, plus intense chaque fois qu'un flot bouillonant jaillissait de sa blessure.
Il posa sa main sur le sol, laissant le muscle de son bras se détendre. Pour quelle raison mettait-il tant de temps à se relever ? Il n'était pas croyable que cet homme, ce sombre et mystérieux jeune homme, ce ténébreux mercenaire, toujours calme, silencieux et taciturne, ce puissant et magnifique jeune homme à l'aura de ténèbres, toujours guidé par une aspiration qui dépassait l'entedement humain, cet homme grand, fier, ce superbe guerrier aux allures de seigneur, et à la force décapante d'une ironie toujours en action, et toujours rimant avec esprit, ce superbe et glorieux seigneur noir des sombres abysses infernales, put être, d'une manière ou d'une autre, défait dans un tel lieu, par un tel adversaire, d'une façon si déshonorante. Alors quoi... qu'est-ce qui faisait tarder le mystérieux guerrier à se relever ? Si ce n'était ni la peur, ni la douleur, si la lâcheté et la faiblesse ne pouvaient atteindre son esprit, qu'était-ce que cette raison inconnue qui faisait demeurer tel, ce si superbe chevalier noir à la chevelure si longue et si noire qu'on l'eût prise pour le voile nocturne de la mort ? C'était le doute. Oui, en cet instant, le seigneur mercenaire doutait. Pour quelle raison encore se battait-il ? Il avait engagé le combat pour défendre son honneur, puis avait combattu pour rétablir l'honneur d'un homme qu'il jugeait digne de sa considération ; Shintiras. Il s'était exposé aux coups de son adversaire dans l'unique but de rétablir la fierté blessée de celui qui l'avait accompagné jusqu'ici ; son compagnon d'arme qui était aussi son ennemi. Et il s'était avéré que cet homme, Kergaal non content de ne le pas respecter, l'avait humilié en osant injectiver contre lui. Recevoir des ordres, écouter des revendications d'un démon ? Mais par l'enfer, pour qui se prenait-il ?! Ce combat n'avait plus de sens. Il le sentait, et son ardeur combattive était contre balancée par cette pensée : pourquoi continuer à se battre, alors que le but qu'on visait en début de duel n'est plus ?
Kôsuke rouvrit les yeux. Sitael. Oui, cet homme avait bafoué son honneur, en se permettant de s'opposer, et pis encore, de lever la main sur elle. Un tel acte était impardonnable. Une aura effroyable jaillit soudainement du corps de celui qui était au sol, quelques instants auparavant. Sans attente, il était déja debout, et chargeait son adversaire, un regard de tueur plongé dans les yeux incrédules de l'inconnu au regard de braise.
Bondissant à une vitesse plus grande et plus entière que l'homme n'en avait jamais vu, Thanatos, d'un invisible mouvement de la main, tellement sa rapidité défiait l'imagination, il se retrouva derrière son adversaire, immobile. La seconde d'après, l'homme, qui n'avait eut que le temps de redresser sa garde, constata avec un étonnemment difficilement concevable, ses deux lames tranchées net en deux, et son bras gauche grièvement atteint.
Kôsuke, bondissant en puissant dans les forces déja éprouvées de ses muscles souffrants, ne pouvant plus se mouvoir avec agilité, le corps transpercé, et un bras en moins, tout comm Kergaal, il brandit sa lame, et, s'élançant vers son adversaire, il sentit toutes ses forces lui revenir, se concentrer dans sa lame, et monter en lui comme une tornade. Quelque chose en lui lui permettait toujours de tenir debout.

*Sitael... je ne te laisserai pas mourir.*

Kôsuke, continuant sa course effreinée, abattit de toutes ses forces son sabre sur le sol.

Raïryû no zanbattô !

Le jeune homme, ayant concentré une abominable quantité d'énergie dans son sabre, la faisant résonner en harmonie avec la puissance de la sombre lame de ténèbres porta un rapide coup de sabre qui atteint le démon dans une déflagration foudroyante.

RAAAAAAAAAAAH !!!

Projeté à une vitesse démentielle, il alla s'écraser lourdement, à son tour, contre le mur où avait valsé Kôsuké quelques minutes auparavant, et retomba comme une masse sur le sol.

Merde... impossible...

Il ne pouvait pas perdre... pas face à lui... non... il fallait quil gagne. Il ne laisserait jamais un humain le vaincre, lui ce fier démon si haut placé dans la hiérarchie des ténèbres.
Alors, tremblant et tout dégoulinant de sang, il se redressa, sombre, terrifiant, son aura démesurément grande. Cet homme, ce démon, ce seigneur des enfers était el centre d'une zone de tension qui risquait à tout moment de se muer en tornade. Il était tout, il n'était rien ; sa puissance si intense et si absolue à la fois eut fait trembler le plus courageux des mortels. Il était le nihilisme de toute chose.
Encore une fois... encore une fois il fallait qu'il se relève, et qu'il anéantisse son adversaire : Kôsuke. Lui, le jeune homme aux longs cheveux noirs, était debout, les jambes tremblant et incertaines de soutenir encore longtemps son poids, une main sur sa blessure à labdomen, et l'autre serrant son sabre comme sa dernière chance de survie.
Kergaal, essuyant d'un revers de main la sueur qui lui coulait dans les yeux, mêlée à son sang et à ses larmes, porta son regard rouge sur les yeux gris paisibles en apparence, mais intensément brûlants à l'intérieur, prononça avec une difficulté qui montrait sa fatigue et sa douleur physique :

Pourquoi, Thanatos... pourquoi avoir fait ça...

...

Te sacrifier pour elle... te sacrifier pour quelqu'un d'autre... ça ne te ressemble pas... et c'est indigne de guerriers comme nous... alors pourquoi... ?

Des voix ressurgirent alors dans l'esprit de Kôsuke. Des voix qui l'avaient profondément marqué, et qu'il n'avait pas oublié. En fait, il était hanté par elles, depuis ce jour...

J'ai longtemps été seule avant notre rencontre et j'ai l'impression que c'est la même chose pour toi. Je peux me tromper bien sûr ! mais... si tu acceptes que je t'accompagne un moment, j'en serais très heureuse. Et...dès que tu voudras être seul je m'en irai c'est promis. Bref, peut importe ta réponse, je respecterai ta décision...

Peut-être n'y crois-tu pas Kôsuke, mais le Destin nous a mis sur la même route et je ne crois pas que cela est un hasard... surment que nous avons quelque chose, tout les deux ,a apporter a l'autre et peut importe ce que c'est , c'est positif j'en suis certaine !

Il s'apprêtait à répondre, lorsque la voix de Tetsunosuke lui revint également à l'esprit.

Tu as le droit d'avoir tes propres sentiments, et des inclinations propres à ton coeur. En tant qu'homme, agis comme tu l'entends. Si elle compte pour toi, alors n'attends plus, et fonce la rejoindre.

Mais ne fuis pas en te disant que ce ne sont que des idées, et que tes sentiments t'éloigneront de tes convictions. Au contraire, ils les renforceront. Ils te rendront plus fort. Ne renie pas ce que tu ressens.

Alors relevant ses yeux gris sur Kergaal, il dit d'un air à la fois mélancolique et convaincu :

Kergaal... tu ne peux pas comprendre.

... hein... ?

Kôsuke redressa sa garde, et avança doucement d'un pas vers son adversaire, tous deux en un bien piteux état. L'un, tout dégoulinant de sang qu'il était, laissait voir de multiples et d'atroces blessures et traces de brûlures, à travers son armure rougeâtre de démon, explosée à plusieurs endroits. L'autre, le kimono déchiré pratiquement partout, répandait abondamment son sang sur le sol, et à chaque pas, chaque mouvement, sentait son sang jaillir hors de lui. Ils ne tiendraient plus longtemps. Il fallait que ce duel trouve une fin maintenant, ou ils y resteraient tous les deux.

Finissons-en avec nos plus puissantes techniques.

Kergaal, dans un suprême moment d'effort intense, dans un ultime élan de désespoir et de rage, dans un dernier sursaut de vie et d'orgeuil, chargea Kôsuke, puisant dans ses dernières forces, ignorant son mal, ignorant sa souffrance ; il était au-delà de la douleur. Au-delà de la matière, du monde sensible ; tout se déroulait maintenant dans l'esprit. Ce duel, ne trouverait sa fin que dans son essence même, c'est à dire dans l'affrontement apocalyptique des deux incommensurables forces de volonté, l'ineffable et indicible puissance de convictions.
Kôsuke s'élança, et, le corps totalement saturé d'une immense concentration d'énergie, quasi divine, relâcha toute la pression de l'énergie spirituelle emmagasinée en lui, dans un dernier cri, dans un dernier souffle, dans un dernier hurlement de douleur et d'orgeuil.

Niiiiiiiiiiihilisme !!!!

Kergaal à son tour relâcha toute sa puissance, donnant pleine mesure à son attaque ultime.
Une onde de choc noirâtre s'échappait de Kôsuke, alors qu'une déflagration semblable rougeâtre et noire jaillissait de Kergaal.
Tout fut l'espace d'un instant. Tout ne fut que frôlement, silence, et mort. L'explosion en elle-même, résultat inévitable de ce choc incommensurable de titans, était inconcevable. Inhumaine, ou plutôt surhumaine, c'était le cas de le dire, elle était l'apocalypse même. Tout prit fin à cet instant. Tout fut pulvérisé, réduit à néant. L'instant d'après, cette partie n'était plus que poussière et débris. Non loin, se tenait une silhouette. La seule encore visible et debout ; l'autre ayant probablement été pulvérisée littéralement par les ondes de choc démentielles libérées en guise d'ultime attaque. Ses longs cheveux noirâtres flottaient au vent, son visage ensanglanté regardait Sitael de ses yeux profonds, rouges, et démoniaques. Kergaal se tenait là, tremblant, seul, toujours debout, ne tenant plus sur ses jambes que par une force qui dépassait tout ce qu'un homme pouvait concevoir, et regardant de son regard vide, où était peint la souffrance, le visage de Sitael. Il voulait la tuer. Il voulait l'anéantir, pour détruire à tout jamais ce si fier guerrier qu'était Kôsuke. Même anéanti, il avait toujours une personne qui lui était chère ici, et le démon aux yeux de sang voulait s'assurer qu'il ne lui restât plus rien que sa douleur.

...

Mais il n'avait plus la force de bouger. Il n'avait plus la force de bouger le plus petit doigt... c'était fini. Il avait vaincu, certes, mais Kôsuke avait gagné. Il s'était sacrifié et avait réusi à protéger face à lui ce qu'il voulait lui prendre. Sentant alors un affreux spasme le faire trembler, il eut un haut le coeur immonde qui lui fit cracher un sang rouge, aussi beau et pur que celui d'un homme, ce qui était caractéristique des démons "nobles".
Une voix grave et légèrement tremblante se fit entendre derrière le démon.

Adieu, Kergaal...

Un sifflement se fit entendre, une fulgurante douleur, et ce fut tout... sa lame tranchée net en deux, la partie la plus haute tombat bruyamment sur le sol. Avant même qu'il n'ait eu le temps de bouger, un flot de sang jaillit de la bouche et du ventre du démon, dont la poitrine, entrouverte d'un trait net, laissait entrevoir des entrailles toutes sanglantes et palpitantes. S'écroulant d'une masse sur le sol, la face contre la pierre froide, le corps du guerrier ne put hurler de douleur.

Kôsuke se retourna bien vivant, sa lame posée sur son épaule, considérant le corps inerte de son adversaire d'un regard froid, dont les lueurs haineuses se dissipaient. S'éloignant alors d'un pas lent, il laissa le corps reposer silencieusement sur le sol. Face à Sitael, dans un état pire peut-être que celui de son adversaire, il n'était plus vraiment en état de discourir. Mais néanmoins et malgré son inconcevable souffrance, son mal moral causé par Kergaal, son combat titanesque quil avait été contraint à livré, et le débat intérieur qui l'animait encore, il était là, elle aussi était là, et malgré tout il se sentait heureux. Heureux de pouvoir la regarder encore une fois, heureux de pouvoir être là, sur cette terre et être près d'elle.
Alors d'une voix hésitante, il baissa les yeux.

Lorsque le vent changea de direction, Sitael senti un malaise l'envahir, quelque chose venait de faire son entrée sur le terrain calme d'où ils étaient. Kôsuke s'arrêta de parler et lentement tourna son regard derrière lui. La jeune fille fit de même et figea. La silhouette qui se dressait devant eux fit glacé le sang de la jeune ange dans ses veines. L'aura qu'il dégageait était loin d'être celle d'un humain. Les yeux de couleur rubis brillait dans l'ombre et le vent fit flotter la longue chevelure noire de l'inconnu.

Thanatos... voilà bien longtemps que je ne t'avais revu.

Sitael regarda le mercenaire, cherchant la personne que ce guerrier semblait parler. C'est lorsque Kôsuke serra sa main et l'a regarda d'un air décider et grave qu'elle comprit; le guerrier lui parlait et le sentant jusqu'a ses entrailles, elle savait qu'un combat imminant allait se déclancher d'une minute à l'autre. Le mercenaire se leva et se dirigea vers le guerrier. La peur envahit le coeur de Sitael. Elle ne pouvait le retenir, elle le savait. Mais elle avait également peur pour autre chose... avant il combattait seul, mais aujourd'hui elle devenait un obstacle, dans son for intérieur, elle savait qu'il combattrait pour la protéger au besoin.

A vrai dire, je m'étonne de te retrouver en un tel lieu... qui plus est en une bien minable compagnie.Inutile de me cacher tes sentiments. Je lis en toi comme dans un livre ouvert. Tu t'es affaibli, Thanatos. Si on m'avait dit que le fascinant dieu de la mort que tu étais avait perdu de son superbe... je ne me serais pas donné la peine de me déplacer pour toi.

La jeune fille se tourna vers Kôsuke et sursauta ; la colère ravageait son visage, ses yeux rivé sur ceux de son adversaire. L'atmosphère était plus que tendu et en cet instant malgré le soleil qui s'élevait sur cette nouvelle journée, l'obscurité s'était mit à planer autour de la demeure du mercenaire. Lorsque le guerrier dit d'une voix presque joyeuse qu'il était venu uniquement pour prendre la vie de Kôsuke, Sitael tenta de se relever, mais quelque chose la retenait assise au sol. Sa respiration s'accéléra et ses yeux émeraudes se porta sur Kôsuke et sur le guerrier que le mercenaire avait appeler Kergaal.

Lorsque Kergaal commença une invocation, les doutes de Sitael de se confirmèrent ; c'était bel et bien un démon, ses sens ne l'avaient pas tromper. Un terrible vent avançait dangereusement vers elle et avant qu'elle ne réalise quoi que ce soit,que ce vent chaud précèdait un mur de feu, Kôsuke était déja devant elle , amortissant la puissance de l'attaque de son adversaire. Les flammes se dissipèrent et lorsque la fumée disparut , Sitael aperçu le mercenaire blessé a quelques endroits, une étrange aura entourant ses mains. Il venait de lui sauver la vie. Le combat venait a peine de débuter et déja il avait fallu qu'il la protège au risque de sa propre vie. Elle devait partir, sa présence allait le mener à sa perte, il était déja difficile de ce soucier de sa propre vie lors d'un combat alors ce soucier d'une deuxième...

Les attaques du démon ce fit de plus en plus violente mais elle fut surprise de voir Kôsuke les éviter et répliquer avec autant de force. Il n'était pas qu'un simple humain... une force immense semblait vivre en lui.Durant ses 4 années qu'il avait ''disparut'' au yeux des autres... il s'était passé quelque chose , elle en était certaine. Sitael s'apprêta à se relever une nouvelle fois, mais à nouveau un poids se fit sur ses épaules, l'écrasant au sol.

Ne te mêle pas de ce combat...

Laissez moi partir, tant que je serai là, sa vie sera en danger !

C'est un risque à prendre. Ta présence pourrait également le faire gagner...

Je ne voie pas comment, il se bat en partie pour me protéger! Laissez-moi l'aider au moins, mes pouvoirs peuvent le protéger un moment !!!

Non... c'est son combat, tu ne dois pas intervenir.

VOUS NE COMPRENEZ RIEN !! IL VA MOURIR ... JE NE LAISSEREZ PAS MOURIR TANT QUE JE VIVRAI !!

Sitael tenta d'utiliser ses pouvoirs, mais la force la retenait entièrement. Elle ne pouvait rien faire d'autre que d'être une spectatrice face à se combat. Être présente jusqu'à la fin, jusqu'au dénouement de cette bataille et peut-être même être dans l'obligation de regarder le mercenaire mourir devant ses yeux. Mais c'est une fin qu'elle refusait de voir, si elle le perdait aujourd'hui alors elle n'avait plus rien à faire sur cette terre. Tous ses espoirs disparaitraient avec lui.

Elle sursauta soudainement .Le mercenaire poussa un hurlement si fort et si remplit de... Sitael n'arrivait même pas à définir tout se qu'elle ressentait dans ce cri,la puissance qui s'en suivit sembla déchirer le ciel. La jeune fille sentie des vibrations venant du sol. Elle releva les yeux vers le combat et vit le démon charger tel une horde de bête déchaînée vers Kôsuke qui se préparait déja à absorber le choc. L'impact allait être terrible et la jeune ange ferma presque entièrement les yeux tant la peur la tenaillait. Le sons de lames qui s'entrechoquèrent lui fit réaliser que les deux adversaires étaient toujours debout et vivant. Se forçant alors a regarder à nouveau la scène. Tout allait si vite, les deux combattants se battait avec frénésie et Sitael n'arrivait presque plus à distinguer lequel frappait l'autre tant que la scène devenait presque irréelle dû à la vitesse.

Soudain le démon s'arrêta et invoqua quelque chose. Puis elle vit le le jeune mercenaire combattre ... Sitael chercha , mais ne vit que le démon sur la scène de combat, Kôsuke se faisant tout de même attaquer par quelque chose d'invisible. Elle secoua la tête, totalement dépasser par les évènements.

Mais qu'est-ce qui arrive ...

Une illusion... tant qu'il ne trouvera pas le point faible du sortilège et continura de se battre dans le vide...

Non... il va s'épuiser...il...

Les espoirs de la jeune ange diminuait de plus en plus. Seul un miracle pourrait le sauver. A moins que le mercenaire avait plus d'un tour dans son sac. Bien sur, elle ne le connaissait à peine, mais jamais elle aurait cru que Kôsuke avait une telle puissance. Elle ouvrit la bouche pour crier a son ange gardien que ce n'était qu'une illusion, mais la voix dans sa tête l'arrêta.

C'est inutile... il ne t'entendra pas ! Ce démon contrôle son esprit...

JE NE PEUX PAS LE LAISSER COMME ÇA !!! Je vous en prit...

Soudain, le temps sembla se dérouler au ralentie, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Le démon lanca une deuxième attaque de feu qui ne laissait que très peu de chance a Kôsuke. Puis lorsqu'ils s'arrêtèrent, le démon Kergaal se tourna vers elle et plongea son regard de feu dans celui émeraude et remplie de peur de la jeune demi-ange. L'expression que Sitael y vit , ne la rassurait guère.


Kôsuke, que dirais-tu si je tuais cette fille devant tes yeux ?

Son coeur manqua un battement et son visage blêmit. Elle essaya de remuer ses membres, mais ils restèrent immobiles, ne sachant plus si c'était à cause de la peur ou si elle était toujours sous l'emprise de la force inconnue qui l'a maintenait au sol.

Elle ne quitta pas les yeux du démon, pas même lorsqu'elle entendit Kôsuke hurler.

- Ne vient pas ... oublie moi , il va te tuer si tu me protège,...ne vient pas je t'en prit, murmura t-elle.

Se préparant à l'impact, elle inspira profondément et ferma les yeux. Des larmes s'échappa de ses paupières closes. Non, elle ne voulait pas mourir... pas maintenant alors qu'elle venait de trouver un bonheur, un trésor inestimable.

Je ne veux pas partir... je ne peux pas...laisser moi utiliser mes pouvoirs, laisser moi me défendre !!!!!!!!

Cela ne sera pas nécessaire, reprit la voix.

Sitael releva la tête.

-Kôsu...ke ?

Deuxième fois. Les yeux remplit de larmes de Sitael ne pouvait se détacher du mercenaire. Ils ne se connaissaient depuis peu et la promesse qu'il lui avait faite...était bel et bien réelle.

Lorsque tu souffriras, que tu seras dans le besoin, ou que tu auras besoin de moi, tu me trouveras à tes côtés.

Ce combat, auquelle elle ne pouvait participer, lui fit réaliser à quel point le jeune homme qui la défendait comptait pour elle. La jeune fille n'ayant jamais connue des sentiments aussi fort, avait jusqu'a maintenant ignorer leur signification, mais maintenant... la vérité qu'elle avait volontairement enfouit au plus profond de sa consciente, se répendait dans tout son être.

La bataille repris son cours, mais les adversaires, de plus en plus exténuer, commençait a perdre de la vitesse et de leur endurance. C,est alors qu'après de longues minutes, Kôsuke fut projecté contre le mur au fond du jardin et retomba mollement sur le sol. La marque rouge sur le mur révéla l'état physique du mercenaire. Le temps était compter, si le combat ne finissait pas bientôt alors les blessures auraient raison de lui. Kergaal s'avança péniblement vers le mercenaire toujours au sol.

- ARRÊTE !!!

Mais la voix désespéré de Sitael n'atteignit même pas le démon qui l'ignora.

- KÔSUKE !!! RELÈVE TOI !!! JE SAIS QUE TU LE PEUX , FAIS-LE JE T'EN PRIT !!!

Tu ne peux rien pour lui... le combat tire à sa fin. Si son Destin est de mourir, alors tu n'y peut rien, résonna la voix.

J'ai confiance en lui... tout n'est pas fini.

Chacun peut influer sur l'histoire. Ne t'inquiète pas pour ça. Si tu as la force nécessaire, si tu as la détermination de changer les choses alors tu pourras faire de ce monde, le monde qui te plaît.

Cette phrase résonna sans cesse dans son esprit. Kôsuke avait raison. Les grandes lignes de notre vie était peut-être tracé d'avance, mais on pouvait changer la roue du Destin.

'' Chaque être sur cette terre à son Destin entre les mains, mon ange. Ils peuvent contrôler les éléments autour de ta vie, mais jamais ils ne pourront manipuler ta propre vie. C'est à toi de faire les choix que tu crois les plus appropriés. La grande roue du Destin n'est pas infaillible... ''

Une grande force se déploya sur la scène de bataille et la jeune fille vit Kôsuke sur ses deux pieds , lancer ce qui semblait être l'attaque ultime.Sitael ferma les yeux et se concentra. Non tout n'était pas perdue. Sa confiance revenait peu à peu. Lorsque la jeune ange ouvrit les yeux, cette fois, une lueur d'espoir règnait dans ceux-ci. La couleur émeraude de ses magnifiques yeux se changea progessivement en un violet étincelant.

Je t'ai demandé de me laisser, mais tu ne m'écoute pas... Je ne me laisserai pas dominer par toi, j'ai toujours cru qu'on devait laisser le Destin agir sur nos vie, mais j'avais tord ! Père avait raison, de même que Kôsuke... maintenant pour la dernière fois, je vous le demande Mère... disparaissez !!!!!

Soite... de toute évidence, le combat vient d'arriver à son terme.

Le poids qui l'a maintenait depuis le début disparut lentement. Lorsque Sitael réussit à se lever sur ses jambes tremblantes par la peur, la poussière retomba sur l'herbe brûler, laissant une seule silhouette debout. Lorsqu'elle vit le démon, elle sentie le sol se dérobé sous elle.

- Non...

Sa main se porta à son coeur qui semblait se déchirer dans sa poitrine. Son monde s'écroula tranquillement; elle n'avait même pas la force d'hurler ou de pleurer tant le choc fut puissant. Il n'avait pas pu perdre...Il ne pouvais pas être partie... Il y avait une heure à peine, il était la , près d'elle à discuter. Il ne pouvait être mort. Tout allait trop vite pour la jeune fille. Fixant l'ombre du démon, sa voix s'embua de larmes qui roulèrent sur ses pâles joues. Sitael réalisa à peine que la voix du mercenaire s'éleva et que son arme s'abbati une dernière fois sur Kergaal qui s'écroula définitivement , causant un tremblement qui retentit jusqu'a ses pieds.

Kôsuke se tourna alors vers elle. Physiquement démolie, mais vivant. Alors le temps se remit en marche et l'air entra a nouveau dans les poumons de la jeune ange. Elle cligna des yeux a maintes reprises, se réveillant lentement du choc qu'il l'avait terrassé sur place.

- Kôsuke...

Son corps se réveilla, et elle se mit a courir vers lui. Pas un endroit sur son corps semblait avoir été épargné par les armes du démon et elle s'étonna qu'il réussisse à rester debout. Mais plus elle approchait, plus elle le voyait faiblir. Elle ferma momentanément les yeux et ses ailes poussèrent. Sitael arriva devant le mercenaire et se jetta dans ses bras. Ne voulant pas mettre de pression sur son corps meurtrie, elle l'entoura de ses ailes blanches qui se tachèrent rapidement de sang. Ils tombèrent sur le sol, mais la jeune fille amortie sa chute, le maintenant avec ses ailes.

Elle prit alors le visage ensanglanté du jeune homme entre ses mains et le regarda comme s'il était irréelle. Elle ne comprenait pas comment il avait fait pour survivre jusqu'ici. Le sang bouillant du combattant imbibait ses propres vêtements mais elle s'en fichait.Il était vivant, c'est tout ce qui importait. Son coeur battait a tout rompre et ce n'était pas dû au fait qu'elle venait de courir pour le rejoindre.Alors sa voix s'éleva dans les airs qui reprenait leur éclat matinales. Les ténèbres disparaissaient peu à peu.

- Je te suis redevable... demande moi ce que tu veux !

Sa voix tremblait, elle n'arrivait plus à contenir ses émotions. De ses mains, la jeune fille dégageait le visage du jeune homme de ses cheveux dégoulinant de sang et essuya doucement sa figure saturé de se même liquide rouge. Lorsque ses yeux gris se posèrent sur elle, la jeune ange éclata en sanglot. Elle posa son front contre le celui du jeune homme et pleura doucement. L'adrénaline quittait peu à peu son système et elle se sentie soudainement si lourde.

- J'ai crue t'avoir perdu... s'il avait fallu... j'ai voulu t'aider, mais...

Soudain, un dôme légèrement bleuté se formèrent autour d'eux. Sitael se concentra de toute ses forces. Elle n'était pas guérisseuse, mais elle savait que la magie pouvait être transféré vers un autre lui fournissant ainsi un peu de sa propre énergie.

- Tu n'es pas mort durant la bataille, alors je te laisserai pas mourir à cause de tes blessures... reste avec moi, je t'en prit !

La jeune ange n'avait vraiment pas de chance... ils s'étaient connus juste avant l'affrontement aussi beau que terrible qui avait opposé le fier mercenaire au terrible et noble Shintiras, et maintenant il se retrouvait à nouveau dans un état semblable, après un duel d'une intensité et d'une ampleur proprement apocalyptique.

Je te suis redevable... demande moi ce que tu veux !

Kôsuke sentant les mains de Sitael sur les joues, se laissa aller, posant doucement son front contre celui de la jeune fille. Un demi-sourire se dessina sur ses lèvres un peu fébriles.

Tu n'as pas à te sentir redevable...

Il plongea un instant ses yeux gris dans l'azur céleste des yeux d'ange de Sitael. Il sentit alors son coeur s'arrêter, pour repartir de plus belle, comme un tambour de guerre plus puissant et plus sonore que celui d'un orc. Il sentait déja qu'il ne se contrôlait plus, ne s'appartenait plus...

... parce-que c'est toi qui m'as sauvé.

Face à elle, il sentait tout son orgeuil s'envoler, s'évaporer, comme s'il n'avait plus de raison d'être. Qu'était-ce que sa fierté à côté d'elle ?

Celui qui devrait se sentir redevable, c'est moi... si tu n'avais pas été là... peut-être que l'issue de ce combat aurait été totalement différente. Peut-être que...

Le jeune homme se surprit à prononcer les paroles qui suivirent sans aucun effort apparent. Quoi ! Alors qu'il y avait à peine une semaine il serait mort plutôt que de reconnaître sa propre faiblesse, maintenant il la reconnaissait de bonne grâce devant elle ?

C'est parce-que tu as conscience de tes faiblesses et la force des sentiments que tu es fort. La force n'est pas ce qui se mesure par le combat, mais ce qui se trouve là. Affermir son coeur... tu es devenu fort, fort dans l'âme. Voilà ce qu'aurait dit Tetsunosuke... Le jeune homme sourit à la pensée de son camarade.

.. peut-être que je serais mort.

Enveloppé dans les ailes de Sitael, totalement détendu, malgré ses blessures et la fatigue, il était bien... il se sentait comme dans l'état le plus profond et le plus pur du sommeil, l'élévation suprême de l'âme, cet état de bonheur inconscient intense, qui délivre le corps comme le coeur de toute douleur. C'était un peu sa position actuelle. En quelque sorte, d'une certaine manière, depuis quelques temps il avait senti progressivement son âme s'alléger, soulagée d'un lourd fardeau, qu'elle semblait aujourd'hui avoir quelque peu allégé. Il avait enfin le sentiment que l'existence humaine pouvait avoir un sens, avant la mort, ou plutôt la sienne.

J'ai cru t'avoir perdu... s'il avait fallu... j'ai voulu t'aider, mais...

Il sourit et posa doucement sa main sur la joue de la jeune fille. Sentant ses blessures se refermer légèrement et par là même ses saignements diminuer tant en intensité qu'en volume, il reporta ses yeux gris sur Sitael, qui repris :

Tu n'es pas mort durant la bataille, alors je te laisserai pas mourir à cause de tes blessures... reste avec moi, je t'en prie !

Posant sa deuxième main à côté de l'épaule de Sitael pour se soutenir, et éviter de l'écrasr totalement, il ne put empêcher son coeur, en cet instant, de s'emballer, et de battre plus fort que le tocsin même des enfers.

Je ne mourrai pas... pas maintenant... Sitael, je veux vivre... je veux vivre encore un peu, pour être près de toi...

Emporté par des sentiments qu'il ne comprenait pas et qu'il ne pouvait maîtriser, il sentit son visage s'approcher de celui de Sitael, de plus en plus, sans savoir réellement ce qu'il faisait. Plongeant alors une dernière fois ses yeux gris devenus étrangement chaleureux, il laissa, épuisé, la bride à ses sentiments, que la raison n'avait pu combattre.

Sitael, je t'aime.

Celui qui devrait se sentir redevable, c'est moi... si tu n'avais pas été là... peut-être que l'issue de ce combat aurait été totalement différente. Peut-être que..... peut-être que je serais mort.

Lorsque Sitael entendit sa voix, un poids énorme s'enleva d'elle. Seulement au son de la voix du mercenaire, la jeune ange sentait sa propre énergie doubler. Elle se concentra davantage et le dôme qui les envelloppait se fit plus dense. Elle sentie un léger engourdissement dans ses mains toujours posés sur le visage de Kôsuke, signe que le transfert d'énergie fonctionnait bien. A travers ses larmes, un sourire se dessina sur le visage de la jeune fille.

Le mercenaire posa alors une main sur sa joue. À ce contact, Sitael ferma les yeux, tentant de contenir les battements de son coeur.Les échos de sa raison, disparaissait de plus en plus. Rare était les fois où elle avait laissé son coeur agir, mais maintenant, alors que la vie venait une nouvelle fois de l'éprouver, elle ne voyait plus l'utilité de d'écouter sa raison. La deuxième main de Kôsuke se posa doucement sur son épaule, y prenant un appuie. Sa voix épuisé lui fit reprendre contact avec la réalité.

Je ne mourrai pas... pas maintenant... Sitael, je veux vivre... je veux vivre encore un peu, pour être près de toi...

Sitael ouvrit brusquement les yeux et regarda le jeune homme, incertaine. Avait-elle bien compris ? Venait-il réellement de lui dire qu'il voulait être près d'elle ? Pourtant lorsque les yeux magnifiquement gris de Kôsuke attrapèrent les siens, elle put y voir toute la sincèrité dans ce qu'il venait de dire. Le temps sembla s'arrêter autour d'elle et un certain souvenir du passé lui revint en mémoire.

Un souvenir qui l'avait plonger dans le néant, qui avait fait refermer son coeur à quelconte source de bonheur... les dernières paroles de son père lorsqu'elle l'avait retrouvé baignant dans son sang dans la maison de sa jeunesse.

'' Vous ne pouvez pas partir, je vous en pris père, ne m'abandonner pas vous aussi...

Alors son père posa péniblement une main sur la joue humide de larmes de sa fille.

- Je ne partirai pas loin, je te le jure... c'est ainsi, il te faut l'accepter mon ange...

La fillette secoua violemment la tête.

- Je n'ai que vous... qu'est-ce je vais faire sans vous ? Je n'ai plus personne...

- On ne reste jamais seul toute sa vie... Tu trouvera quelqu'un qui sera là pour toi, qui t'aimera... qui te rendra heureuse... plus heureuse que moi j'aurais pu faire.

Les yeux de l'homme commençaient à se refermés lentement.

- Il est temps que tu prennes ton envol...mon ange...vole...''

Un flot de larmes se déversa des yeux brillants de Sitael. Malgré toute la douleur qu'il y avait dans ce souvenir, elle remercia intérieurement son père pour ses paroles, qui aujourd'hui prenaient tout son sens.Elle reporta son regard vers celui du mercenaire qui semblait s'être nettement rapprocher du sien. La jeune ange pouvait sentir son souffle tiède tout près de sa joue. Son coeur semblait près d'exploser vu la force des battements. Puis la voix douce du jeune homme souffla ces trois mots que Sitael attendait ou plutôt espérait tout au fond d'elle même.

Sitael, je t'aime.

Les mains de la jeune ange se mirent à trembler, n'arrivant plus à se contrôler. Les larmes chutèrent les unes derrière les autres sans qu'elle puissent les arrêtés. Les derniers voiles de noirceur qui recouvrait son âme s'envolèrent, les dernières barrières de son coeur, de la protection qu'elle s'était créer pour ne plus souffrir tombèrent à leur tour. Fini. Fini, le gouffre du néant qui menaçait quelques jours plus tôt de l'emprisonner, venait de disparaître définitivement. Toute ses années de vide, de solitude avec elle-même, de refus face au bonheur venait de lâcher prise. Les sentiments qu'elle avait ressentit depuis sa rencontre avec le mercenaire se frayèrent enfin un chemin dans tout son être, laissant libre cours aux vibrations de son coeur.

- Kôsuke...

Sitael s'avança alors, réduisant à néant la mince distance qui les séparaient et posa doucement ses lèvres contre celles de Kôsuke. Ses paupières se fermèrent, faisant disparaître tout ce qui était autour d'elle, excepté la présence de son ange gardien. Le dôme bleuté qui les entouraient augmenta alors de volume, tant l'énergie de la jeune ange s'était décuplée.

Kôsuke...

Sitael...

Le souffle vint à lui manquer en sentant les douces mains de Sitael passer sur son visage, pendant que ses lèvres se pressaient contre les siennes. La chaleur qui lui emplissait la poitrine était en quelques sortes comparable à une déflagration ; la déflagration finale de la solitude. Sentant en même temps la magie de la jeune fille pénétrer en lui, refermant ses blessures et guérissant ses brûlures, il fut proche de se croire véritablement au Paradis, enveloppé comme il l'était des ailes de celle qu'il ne pouvait plus nier d'aimer. La serrant dans ses bras, il ne mesura pas l'instant de bonheur qui lui était offert... il était persuadé que jamais, jamais il n'avait pu être aussi heureux et comblé dans un même instant. Ils roula avec elle dans l'herbe, un sourire indescriptible sur les lèvres. Jamais, non jamais il n'aurait pensé arriver à un tel sommmet de félicité. Décrire avec des mots ce qu'il ressentait, brûler tout au fond de lui-même, était déja atténuer ce véritable brasier intérieur. A l'heure actuelle, peut-être que seuls eux deux pouvaient se comprendre... pouvaient comprendre...
S'arrêtant enfin sur le dos, il sourit à Sitael qui était sur lui, écartant doucement une des longues mèches émeraude qui tombait devant ses yeux. Finalement, pour quelqu'un qui se refusait à tout prix à exprimer ses sentiments, il se retrouvait foncièrement changé. Lui caressant les cheveux en la regardant d'un air qui ne s'efforçait plus à paraître froid, il pouvait sentir à ses yeux gris monter une légère larme qui se résorba aussitôt. Il avait réussi... il avait réussi à protéger un trésor bien plus élevé que tout ce qu'il avait imaginé jusqu'à maintenant, ô combien il se rendait compte de la valeur inestimable de cette ange si pure et si parfaite à ses yeux...
C'est alors qu'avec une douceur qui ne lui était peut-être psa habituelle, il essuya les larmes qui coulaient le long des joues de la jeune fille, un regard doux malgré lui emprunt dans l'éther de ses pupilles spectrales.

Je ne veux plus voir ces yeux pleurer...

De son autre bras il la serra contre lui, inconsciemment ou non ; il supportait de plus en plus mal la douleur chez elle, jusqu'à ce jour où il ne pouvait plus la tolérer indifféremment. S'énivrant de la douce odeur de Sitael, il sentit non sans un bonheur intense, son coeur battre irrégulièrement et cognant sa cage-thoracique comme un tambourin nocturne. Malgré tous ses efforts, par toute la puissance dégagée par le démon, malgré toutes les démoniaques puissances de cet être si fort, Kergaal n'avait pu vaincre ce qui avait maintenant éclaté dans le coeur de Kôsuke, et se répandait dans tout son être avec une étonnante puissance. Et quand bien même toutes les forces infernales se ligueraient, ils n'en pourraient pas plus atteindre ce qui était si sacré à ses yeux.

Lorsqu'elle sentie les bras du mercenaire la serrer contre lui, Sitael ouvrit les yeux et plongea son regard dans celui du jeune homme. Un sourire sincère apparut sur le visage de la jeune ange et lentement, elle retira ses mains du visage, maintenant détendu, de Kôsuke, brisant le dôme d'énergie qui les entouraient depuis quelques minutes déjà. Ce dernier se dématérialisa en une fine pluie de poussière étoilé qui tomba autour d'eux. Kôsuke l'a fit alors basculer au sol et roula avec elle jusqu'a s'immobiliser finalement sur le dos, l'a tenant au dessus de lui. Un rideau de cheveux émeraude tomba devant ses yeux , mais avant même qu'elle les retire, son ange gardien les écarta doucement. La jeune fille arrivait à peine à croire tout ce qui venait de se passer. Jamais elle aurait penser que quelqu'un dans l'univers lui avouerait de tels sentiments... et jamais elle aurait penser en ressentir autant pour quelqu'un. Tout ce qu'elle voyait dans les yeux du mercenaire lui était impossible à expliquer. Sitael aurait pu rester ainsi pour l'éternité cela ne l'aurait pas dérangé. Le monde extérieur ne comptait plus... pour l'instant, il n'y avait que lui et elle... deux âmes qui n'avaient fait que survivre durant des années et que le Destin avait finalement mit sur la même route. La jeune ange se sentait libéré et cette liberté elle le devait au jeune homme en dessous d'elle. Elle lui en serait reconnaissante toute sa vie. La main du mercenaire se posa doucement sur sa joue et essuya les larmes qui perlaient sur son visage.

Je ne veux plus voir ces yeux pleurer...

Sitael lui souria et le regarda avec des yeux chaleureux.Les ailes de la jeune ange disparurent tranquillement et avec un bras, Kôsuke la serrant contre lui. Elle posa doucement sa tête dans le creux de son cou et ferma les yeux en inspirant profondément.

- C'est promis... de toute façon, je n'ai plus aucune raison de pleurer maintenant... tu es là ! Je tiens entre mes bras le plus grand bonheur que j'ai connue jusqu'à maintenant.

Lorsqu'elle sentie les battements de coeur de Kôsuke, elle souria de plus belle. Le rythme irrégulier de son coeur ressemblait à la musique d'un tambour. La jeune fille réalisa que le sien jouait la même mélodie. Elle releva la tête pour le voir à nouveau. Ses doigts fin , vint dessiner le contour du visage du jeune mercenaire ainsi que toutes les lignes et courbes de sa figure comme si elle voulait à jamais graver l'image de Kôsuke dans sa mémoire, se rappeler de tous ses traits si magnifique.

- Je ne m'étais pas trompé finalement, murmura t-elle. Ce que je t'ai dis à Maïka... le Destin nous a mit sur la même route pour une raison... je crois qu'on fond de moi je savais la réponse, mais... mon esprit ne voulais rien entendre à ce moment la !

Sitael ria doucement, tout en continuant de caresser le visage du jeune homme.

- On ne reste jamais seul toute sa vie... , quand mon père m'a dite cette phrase, j'ai refuser de le croire. Pourtant...

Elle plongea son regard émeraude qui étincellait de bonheur dans celui de Kôsuke qui avait changé depuis leur rencontre... plus aucune trace de méfiance, de froideur ou de tristesse. Seulement cette couleur aussi pure que les métaux précieux... ces yeux gris que la jeune ange trouvaient si magnifique.

- ... lorsque nous nous sommes rencontrer après la bataille, déjà je ne voulais plus me séparer de toi ! Au faite ...

Sitael approcha son visage de celui du mercenaire et déposa un léger baiser sur ses lèvres. La jeune fille ria intérieurement ; il l'avait conquise dès qu'elle avait croisé son regard. Il avait trouver la clé de son coeur sans qu'elle ne s'en rende réellement compte. Tout ce qu'elle désirait c'était le rendre heureux. A cette pensée, elle se jura de tenir cette promesse et de faire tout se qu'il lui était possible pour la maintenir.

- ... je t'aime Kôsuke ! lui souffla t-elle, les yeux pétillants d'un nouveau bonheur.

Le jeune mercenaire ferma les yeux un instant de plaisir, sentant les mains de Sitael sur son visage. Sa poitrine se souleva dans un sursaut en entendant à nouveau sa voix.

... lorsque nous nous sommes rencontrer après la bataille, déjà je ne voulais plus me séparer de toi ! Au fait...

Comme il chérissait ces mots, et cette douce voix... celui qui ne se laissait approcher par personne, se trouvait maintenant incapable de s'éloigner ne serait-ce qu'un instant de celle que son coeur s'était rendu dépendant. Quelle déchéance, aurait-il pensé quelques jours auparavant... mais maintenant, il se sentait différent... si différent...

... je t'aime Kôsuke !

Il rouvrit lentement les yeux, les fixant sur ceux de Sitael. Son souffle se faisait plus haletant, comme s'il inspirait et expirait de l'air chaud... en fait, il avait l'impression de brûler doucement de l'intérieur, et, si étonnant pouvait-ce paraître, ça n'était pas douloureux, au contraire.
Le jeune homme caressa doucement les cheveux de la jeune fille, qui ne lui avait jamais paru aussi magnifique qu'en cet instant. Il n'était pas certain que cet homme se rendre compte à quel point il avait de raison d'être heureux... Il n'avait pas envie que cet instant finisse... il ne voulait pas s'éloigner de ce lieu, ni d'elle, comme si chaque centimètre qui la séparait d'elle était une marche vers l'enfer.

Je ne veux pas te perdre... je ne laisserai rien nous séparer...

Il baissa les yeux sur elle, troublé et heureux, mais plus mélancolique, aussi.

Je n'aurai pas la force de vivre loin de toi... je ne pourrai pas vivre sans mon ange.... je t'aime, Sitael.

En effet, à la seule pensée de ce qui pouvait les séparer, il se sentait envahi d'un mal inexprimable, indescriptible, qui s'incrustait dans son sein, et se répandait pour n'en plus sortir, puissant et intenable.
Passant une main derrière la nuque de Sitael, Kôsuke déposa un baiser sur les lèvres de celle qui faisait littéralement vibrer son coeur en cet instant, un baiser qui se voulait bref, et qui pourtant ne parvint pas à s'abréger...

Je ferais tout... pour te rendre heureuse. Je te le promets.

Il lui sourit, et laissa sa tête s'appuyer sur l'herbe sous lui, rêvassant doucement l'espace d'une seconde.

Je ne veux pas te perdre... je ne laisserai rien nous séparer...Je n'aurai pas la force de vivre loin de toi... je ne pourrai pas vivre sans mon ange.... je t'aime, Sitael.

Sitael le regarda, émue plus que jamais elle aurait pu l'être dans sa vie. Elle souria et ravala ses larmes qui cette fois était des larmes de joie. la jeune ange soupira d'aise, tant elle se sentait bien dans ses bras. Lorsqu'elle sentie la main de Kôsuke se poser sur sa nuque, elle sentie tous ses muscles se détendre à nouveau, et une chaleur se propagea dans tout son être lorsqu'il l'embrassa. Un baiser qui semblait sceller tant de promesses entre eux. Après quelques instant, le mercenaire laissa sa tête se reposer sur l'herbe, le visage radieux.

Je ferais tout... pour te rendre heureuse. Je te le promets.

- Je pourrais pas non plus vivre sans toi !

Sitael songea un moment au combat qui venait de se dérouler et son estomac se noua. La peur qu'elle avait ressentit à ce moment là était...indescriptible. S'il avait fallu qu'elle le perde, elle ne l'aurait pas supporté.

- Et je laisserai rien ni personne t'enlever à moi... plutôt mourir que ne plus t'avoir près de moi !

Il y avait tant de confiance dans sa voix, tant elle était sincère. Jamais elle avait ressentit des sentiments si fort pour quelqu'un. Ses sentiments qui la consumait à l'intérieur, qui rallumait la flamme de son coeur. À chaque fois que le regard de Kôsuke croisait le sien, le brassier s'intensifiait. Son regard... Sitael souria doucement. Jamais elle se lasserait de le regarder. Les yeux gris du mercenaire l'avait envouté au premier regard qu'il avait poser sur elle.

- La seule chose qui me rend heureuse... tu viens de le faire. Le seul fait que tu veuilles être avec moi me rend heureuse à un point tel que tu ne peux l'imaginer.

La jeune ange déposa un baiser sur le front du jeune mercenaire avant de reprendre :

-Merci...tu ignores tout le bien que tu m'as fait. Tu m'as littérallement sauver lorsque tu as accepter que je te suive...et encore plus en me disant que tu m'aimes !

Sitael attrappa une main du mercenaire et entrecroisa ses doigts avec les siens. Puis, elle posa sa tête sur l'épaule de Kôsuke tout près de son cou. Elle voulait rester la encore un moment, dans cet état de bien-être absolue. Se laisser aller... ignorer tout le reste et profiter du moment présent.

Merci...tu ignores tout le bien que tu m'as fait. Tu m'as littérallement sauver lorsque tu as accepter que je te suive...et encore plus en me disant que tu m'aimes !

Les doigts des deux jeunes gens s'entremêlèrent, alors que la jeune fille posait sa tête contre une des larges épaules de Kôsuke. Le jeune homme caressa la nuque de Sitael, sentant ses entrailles brûlant d'un feu qui ne faiblissait pas, qui, pour être intense, n'en était pas moins agréable.

Ne me remercie pas...

Il ferma un instant les yeux, laissant les vibrations de son coeur s'appaiser un peu, avant de reprendre.

Si tu n'étais pas là... si je ne t'avais pas rencontrée... si tu n'étais pas venu avec moi, je ne serai pas celui que je suis maintenant...

Il posa ses yeux gris sur elle, et ne put s'empêcher de sentir ses entrailles être parcourues de toutes parts de chaleureuses décharges électriques, et son coeur s'affoler. Ses yeux brillants semblaient prendre plaisir à se perdre dans l'immensité de la clarté des yeux émeraudes de Sitael, comme si ses pupilles seules pouvaient lui redonner courage, comme si ses yeux doux pouvaient lui redonner des forces et ranimer son coeur.

Je me sens plus fort... près de toi, je me sens... vivre.

Tout était différent, maintenant... le jeune homme caressa doucement une joue de cette ange si... il ne pouvait trouver les mots. Comment exprimer quelque chose qu'il ne comprenait pas lui-même. Ce qu'il s'était refusé à admettre, ce qu'il avait combattu de toutes ses forces ; ses sentiments, avaient éclatés devant lui sans qu'il y puisse faire quelque chose. Il l'aimait... d'un amour complètement irrationnel, qui dépassait tout entendement.
Il la serra un peu plus contre lui et lui murmura doucement à l'oreille :

Je dois passer en ville, tout à l'heure... une "connaissance" m'attend à Sanalia. Si tu veux venir...

Il déposa un léger baiser sur les lèvres de Sitael, avant de reprendre.

... si tu as autre chose à faire, ou quoi que ce soit, je ne t'oblige pas bien sûr. Je me suis juste dit, que si tu voulais voir quelque chose d'atypique...

Arrête de te mentir. Sifflait sa conscience. Tu ne peux pas t'éloigner d'elle, ça crève les yeux.

...

Je me sens plus fort... près de toi, je me sens... vivre.

Vivre. Un mot qui résumait bien leur vie à tous les deux. Jusqu'à maintenant, ils n'avaient fait que survivre dans ce monde qui par moment n'avait aucun sens, alors que maintenant... maintenant tout semblait clair et plus facile. Sitael souria ; toute la vitalité qu'elle voyait dans les pupilles de Kôsuke lui faisait chaud au coeur. Il caressa sa joue et la jeune fille frissonna; chaques fibres de son corps se réveillaient lorsqu'il la touchait ou la regardait.

Je dois passer en ville, tout à l'heure... une "connaissance" m'attend à Sanalia. Si tu veux venir...

Avant même qu'elle ne prononce un mot, le mercenaire déposa un baiser sur ses lèvres avant de continuer :

... si tu as autre chose à faire, ou quoi que ce soit, je ne t'oblige pas bien sûr. Je me suis juste dit, que si tu voulais voir quelque chose d'atypique...

La jeune ange éclata de rire, avant de poser une main sur la joue du jeune homme.

- Qu'est-ce que j'aurais d'autre à faire dis-moi ? Avant la bataille de Maïka, je voyageais déjà de villes en ville alors... tant que je ne deviens pas un fardeau pour toi, ne te soucie pas de savoir si ça me dérange de te suivre ou non, tu connais déjà la réponse...

Ne pouvant résister, elle posa ses lèvres sur les siennes à nouveau.

- Je te suivrais même au bout du monde ou dans les profondeurs de la terre s'il le fallait !

Les yeux émeraudes de Sitael brillèrent à nouveau. L'idée de partir vers une nouvelle ville et l'a découvrir l'a rendait joyeuse. Habituellement, la jeune ange aurait vue cela comme une routine, une ville de plus à visiter sans rien trouver de particulier... toutefois aujourd'hui c'était différent. Tout ce qu'elle voyait maintenant, elle le voyait d'un oeil nouveau. Avec Kôsuke à ses côtés, la vie n'avait plus la même apparence.

- Quand veux-tu partir ?

Elle se releva légèrement, quittant à contre coeur la chaleur et le bien être qu'elle avait contre Kôsuke. D'une main, elle écarta les lambeaux du kimono qui avait miraculeusement survécue au combat et passa doucement ses doigts sur les blessures qui semblaient à première vue refermés. Toutefois, elle regarda les traces de ces plaies, septique. Sa magie avait réellement fait tout ça ?

- C'est impossible qu'elles se soient toutes refermés... murmura t-elle.

Sitael se tourna vers Kôsuke, intrigué.

- Comment te sens -tu ? Je n'arrive pas à croire qu'elles soient pratiquement toutes fermés, c'est impossible...j'ai jamais...

Qu'est-ce que j'aurais d'autre à faire dis-moi ? Avant la bataille de Maïka, je voyageais déjà de villes en ville alors... tant que je ne deviens pas un fardeau pour toi, ne te soucie pas de savoir si ça me dérange de te suivre ou non, tu connais déjà la réponse...

Le jeune mercenaire garda un oeil dubitatif sur les yeux émeraudes de Sitael. Avait-il bien entendu ? Un sourire doux et un regard réprobateur se peinrent sur le visage du jeune homme.

Un fardeau ? Ne dis pas n'importe quoi... je ne crois pas me tromper en disant que...

Son regard se fit plus perçant et plus luisant, comme s'il essayait de combattre l'afflux de sentiments qui se déversait en lui.

... tu es tout pour moi. Si tu es un fardeau, tu es celui qui me fait vivre, n'oublie jamais ça...

Je te suivrais même au bout du monde ou dans les profondeurs de la terre s'il le fallait !

Kôsuke, figé un instant, reprit lentement sa respiration légèrement saccadée et silencieuse, d'un souffle toujours plus chaud et brûlant.

Sitael...

Il se sentait à la fois torturé et plus heureux que n'importe qui, sur cette terre.

*Alors c'est ça... être amoureux...*

Ne se lassant pas de regarder la jeune fille, il prenait un certain plaisir à la contempler, se perdre dans ses beaux yeux d'émeraude, sentir son coeur vibrer devant celle qu'il aimait, la savoir là, près de lui. Jamais il n'avait connu ça, et il lui semblait être en cet instant, une sorte de demi-dieu quelque part au sommet de l'univers. Si grand, si fort... près d'elle, il se sentait tellement invulnérable... alors que sans elle il était si faible... il soupira et reposa doucement ses yeux gris sur Sitael.

Je t'aime, Sitael. Tu n'iras jamais dans les profondeurs de la terre... tant que tu seras là, tant que je pourrai être près de toi, je serai loin de toute souffrance.

Il l'embrassa doucement avant de répondre.

Je partirai d'ici une demi-heure... le temps d'aller me laver.

Sentant alors les doigts de Sitael parcourant ses blessures quasiment toutes refermées, il posa d'un air calme sa main sur celle de la jeune ange, en l'entendant demander :

C'est impossible qu'elles se soient toutes refermées... murmura t-elle.

...

Comment te sens-tu ? Je n'arrive pas à croire qu'elles soient pratiquement toutes fermées, c'est impossible... j'ai jamais...

La question ne se pose pas... comment je me sens ? Et si je te répondais comme un dieu parmi les dieux, depuis quelques minutes ? Mes blessures n'importent pas. Tant que tu es heureuse et que je peux être près de toi... je me sentirai mieux que n'importe qui.

Restant encore quelques temps dans cette position, il enserra Sitael d'un bras ferme et doux, une étreinte emprunte de tendresse et d'une intensité de sentiments encore jamais vue chez lui.

Oublie ces blessures...

La question ne se pose pas... comment je me sens ? Et si je te répondais comme un dieu parmi les dieux, depuis quelques minutes ? Mes blessures n'importent pas. Tant que tu es heureuse et que je peux être près de toi... je me sentirai mieux que n'importe qui.Oublie ces blessures...

Sitael souria et se laissa enlacer par Kôsuke. Elle se colla un peu plus près de lui, comme si elle avait peur qu'il disparaisse d'une seconde à l'autre et ferma les yeux quelques instants. S'il se sentait comme un dieu avec elle alors la jeune ange se sentait comme lui. Elle arrivait à peine à croire tout ce qu'il lui arrivait... Sitael se sentait enfin importante pour quelqu'un. Cette tornade d'amour s'était déclancher à une vitesse fulgurante dans tout son être et jamais elle aurait cru pouvoir aimer quelqu'un aussi fort. Lorsqu'elle pensait à lui, même la puissance de la fusion des éléments n'égalait pas la force de son amour pour Kôsuke. Elle ouvrit finalement les yeux et inspira profondément. La jeune fille savait qu'à partir de maintenant rien ne serait comme avant, même les jours de pluie deviendraient ensoleillés avec lui. Elle releva la tête et capta ses lèvres quelques secondes.

- Bien... alors nous devrions commencer à nous préparer dans ce cas !

Sitael se rappela alors le nom de la ville et le doute traversa son esprit. Elle leva les yeux vers le mercenaire qui la regardait toujours avec ses yeux... ses yeux qui la désarmait à chaque fois et qu'elle avait toujours de la difficulté à se détacher ... ces yeux gris magnifiques.

- Sanalia... ce ne serait pas la ville consacré aux mercenaires, guerriers... j'aurai le droit d'y mettre les pieds ? J'ai entendu dire qu'il fallait une permission pour les autres pour pouvoir y accéder.

Sitael fit un léger sourire. Même si c'était le cas, elle savait qu'elle pourrait y entrer quand même. Kôsuke ne lui avait-il pas dit qu'il était un des chefs mercenaires ? Lentement, la jeune fille se leva attrapant au passage une main du jeune homme qu'elle serra tendrement dans la sienne. Lorsque son regard se posa sur l'ombre au sol non loin d'eux, son visage s'assombrit.

- Que fait-on du corps...de Kergaal, c'est ça ? On va quand même pas le laisser là !

Les souvenirs du combat entre l'homme de sa vie et ce démon lui donna des frissons. Doucement, elle entremêla ses doigts avec ceux de Kôsuke, comme si elle avait peur que le démon se réveille à nouveau.

Kôsuke sentit la main de Sitael prendre la sienne. Leurs doigts se croisèrent, sans qu'ils eussent besoin de se regarder.

Kergaal...

Kôsuke eut un regard haineux et une nostalgie profonde.

Il n'est pas besoin de s'inquiéter pour lui.. regarde.

A l'endroit où gisait précédemment le corps du guerrier ne restait plus que de l'herbe calcinée. Kôsuke posa ses yeux froids sur Sitael, un air grave peint sur le visage.

Au terme de son existence, le démon disparaît. Il ne reste plus aucune trace ni de son corps, ni de son esprit. Ce sont des êtres sans âme comme nous, vivants, et ne sont donc pas soumis à la mort. Ils n'ont aucun avenir. Ils ne peuvent mourir. Mais lrosque vient l'instant de leur fin, ils cessent tout simplement d'exister.

Kôsuke leva un regard calme vers le ciel.

Ce sort est finalement peut-être plus enviable que celui des âmes, qui, soumis à la mort, ne connaissent jamais le repos. Mais au contraire, sans cesse tourmentés, ils vivent et meurent en se tourmentant eux-mêmes... ce qu'il y a de pathétique, dans cette existence, c'est de savoir que tout est vain. Telle est la vie...

Il serra inconsciemment la main de Sitael.

Bref, ce n'est peut-être pas le moment de raisonner là-dessus...

Un sourire triste se dessina sur son visage, lorsqu'il regarda la jeune fille. Il suffisait qu'elle soit là pour que ses sombres pensées s'estompent, étouffées par un sentiment aussi doux que la brise caressant d'été, et plus violent que les vent hivernaux du continent.

Je vais me laver, avant de partir...

A conter-coeur, il lâcha la main de la jeune fille, et sentit ses doigts glisser le long des siens, avant que leurs mains ne fussent séparées. Il avança de quelques pas, pour se diriger vers la porte de la maison, mais ne put s'empêcher de s'arrêter à côté d'elle, à côté de cette fille, dont il ne pouvait se séparer sans ressentir une déchirure dans sa poitrine. Passant à côté d'elle, il lui murmura à l'oreille :

Je t'aime...

Sans se retourner il continua son chemin en frôlant la jeune fille, et luttant contre les battements de son coeur qui lui imposait un demi-tour. Enfin parvenu sur le parvis de la grande bâtisse, il poussa la porte en effectuant une rapide et forte pression en son centre, et pénétra dans la grande bibliothèque. Il la traversa d'un pas rapide, et se rendit directement dans la salle de bain. Il attrappa une serviette, et entra sous la douche. Sous l'eau claire et cristalline, la crasse et les traces de sang et de combat disparaissaient, comme lavées et purifiées.
Le souvenir de la première fois où il était revenu ici, grièvement blessé après son combat contre Shintiras lui revint en mémoire. Sitael, qui avait pris soin de lui pendant des heures, avant qu'il se rende dans cette même douche.

*Sitael...*

Sans cesser de penser à l'unique chose qui l'obsédait, il sortit de la douche, se sécha hâtivement, et enfila lentement un kimono de tissus blanc, dont il n'enfila pas une des manches, gardant son bras gauche soutenu par le bord du tissus, reposant calmement, si bien que seule la main et l'avant-bras en sortaient, au niveau de la poitrine. Il ramassa son épée arcanique dans son fourreau, et se dirigea vers la sortie.
Il s'assit pensivement sur les marches de la façade, regardant l'horizon devant lui, comme sondant de ses yeux gris et perçants quelque chose au-delà.
Il ne lui restait plus qu'à attendre Sitael... même si cette attente s'averrait être insupportable.