[Mission débutant] A la recherche de la tombe perdue...

Finalement, Luxyd n’était pas aussi incompétent que ça. Ces fameuses boules de glaces étaient en faite, des sortes de bombes à retardement. Des que l’acide d’Hédas avait fragilisé la structure de la porte, le mage de la vie avait fait exploser ses sorts. La magie blanche – au sens propre – ainsi libérée, avait gelé et brisé ce qui restait de cohésion au portail. Ainsi, le magicien noir pu admirer - avec un grand contentement – l’ensemble s’écrouler dans un magnifique fracas de pierres explosés et des membres squelettiques broyés. Cela, rappela un lointain souvenir à Hédas. C’était, il y a 10 ans dans la ville de Kristal…

Le mage venait juste de rapporter une ancienne hache runique de bataille à une famille de bourgeois nains. L’intéresser avait du aller la chercher jusque dans les montagnes, dans une vieille crotte. Et en plus, cette crotte était gardée par une famille de Troll. Hédas n’avait du sa réussit, cas ça ruse et son courage – c'est-à-dire, prendre l’arme discrètement pendant que les monstres dormaient. Mais, revenons aux bourges. Donc, après avoir donné l’objet, il avait exigé sa récompense. Seulement, ses interlocuteurs étaient des nains, bourgeois qui plus est. Ils étaient dotés d’une avarice incroyable, il n’eut droit qu’à… 2 pièces d’or. Malheureusement, il ne pu en réclamer plus étant donner qu’ils étaient une bonne dizaines, tous en armures, et armée d’un artefact ancien fraîchement apporté. Le mage s’en était donc aller, avec presque rien, et une curieuse lueur dans le regard. Et, « bizarrement », quelques minutes après son départ, la maison des nains s’effondra sur eux. Il n’y eut aucuns survivant, d’après ce qu’avait vu Hédas. Mais, une chose est sûre, l’écroulement avait été spectaculaire. On ne retrouva jamais le coupable, même si le rire dément du magicien – qu’il poussa en repartant sur les routes, à la recherche d’une nouvelle quête- avait été plus que suspect…

Tout jours est t’il, que la porte en tombant, avait rappeler ce doux moment au mage noir. Il fut sortit de ses rêveries par un foie zombie qui lui atterrie dans la figure. Il vit ainsi, à travers la chair putride, que Luxyd venait d’exploser le dernier zombie. Bien entendu, l’elfe n’avait rien du cadavre détruit, sur lui. Alors qu’Hédas, avait : un foie sur le visage, une oreille sur le sommet de son bâton, trois doigts sur son manteau et une moitié de cervelle sur ces chaussures. Retenant de justesse un sortilège de douleur, le mage enleva les morceaux morts-vivants de sa personne, tourna la tête vers son compagnon – qui avait déjà commencer à reprendre la route – arbora un grand sourire macabre et lança, sur ton très doux :

- Mon chers Luxyd, c’est très gentil d’avoir détruit ce zombie mais…

Il ramassa lentement la cervelle, avança jusqu’ à son confrère, le dépassa, se planta devant lui, montra la cervelle décomposée et dit :

- Je crois que va avez oublier ceci dans le combat. C’est bien votre taille, non ?

Juste après, il laissa maladroitement tomber la moitié l’organe décomposée au pieds de l’elfe. Sa vengeance achevée, il tourna le dos à l’elfe et repartit. S’il aurait été préférable de directement lancer un sort, l’insinuation sur l’intelligence de son compère était largement suffisante. Il fallait comprendre Hédas, c’était vexant d’être recouvert de zombie bouillit.

Luxyd aurait eu devant ces yeux une nouvelle preuve de carence cérébrale d'Hédas s'il ne s'était pas détourné juste après pour lapider, geler, exterminer et répandre le dernier zombi. Toujours est-il qu'Hédas était resté devant le tombeau maintenant fermé, un souvenir remontant en lui. Si une simple chute de pierres faisait cet effet à la mémoire du mage noir, c'est qu'il ne devait pas être très intelligent, ou alors particulièrement peu loquace sur le passé. C'est ce qu'aurait pensé l'elfe s'il avait su ce qu'Hédas pensait. Il n'aurait d'ailleurs pas manqué de lui lancer une boutade, le ton amical en moins ; ç'aurait été une nouvelle occasion de montrer la supériorité de sa race à l'humain qui n'avait toujours pas bougé. Mais tout cela ce serait produit si Luxyd avait vu Hédas. Mais avec des si, on ferait une note de musique : quittons donc le conditionnel et reprenons pied à la réalité.

Car la réalité était tout autre. Dans son monstrueux zèle dans l'explosion du dernier adversaire (un zèle d'écrabouiller, de détruire et de démonter morceaux par morceaux d'ailleurs bien connu des mages de la vie ; ironie qui montrait tout de même ce que pouvait modifier un environnement et un personnage sur un elfe aussi gentil que Luxyd), dans ce monstrueux zèle, donc, il n'avait pas pensé à ce qui se trouvait aux alentours. À savoir un mage qu'il prenait pour un arriéré – et il n'avait pas tort –. Le mage en question se prit un foie en pleine figure, et autres joyeux morceaux de zombi dont une moitié de cervelle qui de par sa taille égalait certainement la sienne. Mais ceci, le dernier des Papchgutmoqyed ne put lui dire, puisque dans les actions relatées ci-après, Hédas le fait déjà.

Ces actions sont les suivantes. Alors que l'elfe marchait sur le chemin, le mage de la mort le dépassa pour lui déposer la cervelle en décomposition sur les pieds, après une honteuse « insinuation » sur la formidabilissime, la mirobolante, intelligence elfique. En effet, le sorcier avait dit que cette demi-cervelle équivalait à la taille de celle de Luxyd. Erreur. Grosse erreur. C'était le toucher au plus profond de son être, de son sang et de son rang. Ça ne pouvait que lui déplaire, mais c'était bien pire que ça. Oh oui, bien pire.

Pourtant, une fois le reste d'organe sur sa chaussure, il ne lui fallut qu'une ou deux secondes pour reprendre ces esprits. D'un coup de bâton, il fit tomber à terre le bout de zombi. Il se remit en route, marchant légèrement plus vite qu'auparavant pour rattraper Zuhexigo. Une fois arrivé à sa hauteur, il parla, d'une voix empreinte d'une ironie plus froide que la mort.

« Mon cher Hédas, j'ai bien peur que vous n'ayez pas apprécié mon modeste présent. Moi qui ne souhaitait que vous aidez, apportant ainsi cette collaboration bienvenue à votre organe cérébral qui en a d'ailleurs bien besoin, et vous qui me redonnez ce cadeau... »
Il lui ferait payer.
« C'est en effet très regrettable... Avouons-le, vous devez ressentir une certaine frustration de n'avoir pas connu ceux qui vous ont concédé ce résidus de corps et d'esprit, non ? C'est pourquoi vous n'osez pas accepter cette marque d'intérêt, faisant ainsi preuve d'un haut manquement à la politesse la plus élémentaire. Qui donc peut ainsi vous avoir élevé ? Toujours est-il que si le disciple est à la hauteur du maître, je n'aurais aucun mal à me venger du meurtrier de mes parents... Je me souviens d'eux, moi... »
Luxyd s'aventurait vers un terrain dangereux, non pas en fonction d'Hédas mais pour son propre passé. Il savait contrôler ses émotions, mais mieux valait tout de même ne pas donner d'arme à son... compagnon.
« Je pense que je vais m'arrêter là. Je crains que vous ne m'ayez pas compris, et très franchement, je ne souhaite pas tout réexpliquer à un demi-gamin plus attiré par le sang de ses ennemis que par la culture et l'intelligence. De plus, je n'ai jamais su traduire mon langage pour une loutre atrophiée en mal de cervelet et positivement arriérée. »
Il avait maintenant deux vengeances sur le feu...


À la fin de leur aimable dialogue, ils repartirent vers le fond du cimetière ; car c'était sûrement à cet endroit que se trouvait la tombe de Monsieur Harrang, comme par hasard. Les deux aventuriers s'étaient certainement enfoncés en ce lieu macabre de plus d'une dizaine de kilomètres ; mais l'elfe ne pensait pas à ça. Il songeait à ses parents, ce qu'il devait faire pour leur salut. Tuer le maître d'Hédas. Il fallait d'abord le trouver. Puis le tuer, après de longues souffrances. C'était la raison d'être de Luxyd, sa vie était basée sur ça. Se doutait-il seulement...

Il pensait également à ce qui s'était produit devant l'énorme tombeau. Il avait failli mourir dans les bras d'un cadavre, enserré par des mains putrides sur son cou. Et Hédas avait évité cela, il lui avait... sauvé la vie. Pas par amitié, mais bien par intérêt, mais il l'avait quand même fait. Chez les elfes, le sens de l'honneur était sacré. Il lui redevait ça. Le mage noir allait payer... Il avait une dette envers le mage noir. Lui faire payer... l'humilier. Lui revaudre ça. Tel était le dilemme qui déchirait Papchgutmoqyed : il s'était fait sauvé la vie, et on l'avait humilié, lui et toute sa race. Zuhexigo ne pouvait se douter de ce qu'il pensait à ce moment. Durant de longues minutes, de très longues minutes, Luxyd réfléchit. Il en conclut qu'une fois la vie du mage noir sauvée, il pourrait sauver l'honneur des elfes. Ou peut-être serait-ce dans l'autre sens ? Il n'en savait rien, et tout cela le déprimait fortement. De toute façon, il aviserait au moment venu ; encore fallait-il qu'un moment opportun se présente un jour.
L'elfe s'enfonçait dangereusement loin dans ses pensées, et le seul moyen d'oublier - pour un instant - tout ça était de se recentrer sur ses actions, ce qu'il fit.
*On ne doit plus être très loin de la tombe de l'Harrang. Qu'est-ce qui nous attendra là-bas ? Un monstre gigantesque ? L'occupant de la tombe lui-même ?*
Il ne se doutait pas que ce « là-bas » était beaucoup, beaucoup plus proche qu'il ne le pensait.

Après ce discours, la plus élémentaire des courtoisies nécromanciennes aurait été : de massacrer cet être infâme, en lui coupant chaque membre à coups de cure-dents en métal rouillés, ponctué de sortilèges de souffrance ; de le faire revenir en zombie pour lui demander de vider un lac putride , remplit de piranhas, avec un passoire et un seul bras; de le re-tuer en lui ordonnant de se manger lui-même avec pour fourchette une rognure d'ongle; de faire re-revenir son esprit -seul, sans corps- et de l’enfermer dans un cristal magique pour ensuite l’enfouir dans un désert avec pour obligation de compter chaque grain de sable et de calculer la racine carré du nombre obtenu. Mais, Hédas n’avait pas envi de faire une invocation de zombie, trop fatiguant et répugnant, surtout avec un tel cadavre.

Mais, cet odieux blasphème devait être puni. Oui, puni. Une punition que cet avorton d’elfe n’oubliera pas. Une sentence qui fera d’Hédas son pire cauchemar. Une vengeance, qui mettra à genou cette pâle copie de lapin géant ! Un châtiment, qui ira jusqu'à faire trembler de peur les cadavres des parents de son compère ! La condamnation du magicien noir sera, sans pitié et sans appel ! Il lui fera subir une correction que même les différent Dieux de la mort ne peuvent imaginer ! Le talion sera apocalyptique ! Luxyd va expier ses paroles dans le sang ! Aucune pénitence ne le sauvera ! Sa sanction sera sans précédant dans l’Histoire de la magie noir ! Oui, il y aura des représailles abominables sur ce stupide mage ! Mais… pas maintenant. Il ne pouvait ce le permettre. Cet être… aussi déplaisant qu’il soit… était -malheureusement- encore utile au mage sombre. S’il venait à être fustigé dans l’immédiat, il perdrait un allier… précieux. Cependant, en attente du Jugement, ce magicien de la vie devait avoir un aperçu de ce qui l’attendait. On ne parlait pas de SON passé comme ça ! Et même si son maître était cruel, dire qu’il était incompétent, revenait à insinuer que ses compétences magiques étaient risibles, car mal enseignées. Et justement, Hédas avait une petite idée en tête…

Alors que l’elfe le distançait, le mage ne se donna même pas la peine de le rattraper et répondit, d’un ton si froid que même un glacier serait jaloux :

- Répondre à un tel agglomérat de sottise, risquerai de gaspiller trop de mon précieux temps. Mais toi, le temps tu ne sais pas ce que ça veut dire. Tu en as tellement devant ta petite personne. Et d’ailleurs, Dame Nature à bien fait de te donner l’éternité, c’est le temps qu’il aurait fallu à ton cerveau pour comprendre une réplique de ma pars. Donc, je… Attention !

Sur ce mot, il envoya une de ses fameuses boules vers un point du cimetière. Ce faisant, le projectile frôla sur son passage le cou de l’elfe, qu’il calcina un peu, avant d’ailler ce perdre dans les méandres obscures des lieux. Bien sur, il n’y avait absolument rien là où avait visé Hédas. Le seul but de la manœuvre, avait été de faire flamber son compagnon. Enfin, flamber… plutôt lui faire une gentille petite brûle, qui n’avait d’autre effet que rougir la peaux et chauffer l’endroit touché -normalement, car même avec des bon yeux humain, l’obscurité empêchait de voir le résultat. Le mage avait calculé son coup, ce n’était qu’un avertissement. Habilement déguisé pour ressembler a un accident. D’ailleurs, tout de suite après, le magicien dit :

- Oh… mince, alors. Je t’ai touché. Désolé, je pensais avoir vu un zombi. Bon, continuons.

Sans laisser de place aux répliques -et même s’il y en avait eu, il les auraient ignorées- il marcha à coté de l’elfe. Maintenant qu’il pouvait se concentrer sur autre chose que le châtiment immédiat de l’elfe, il observa le paysage. Les tombes devenaient de plus en plus anciennes, et également de plus en plus défoncées. L’aura de l’endroit avait aussi changée. En plus d’être plus noire que jamais, Hédas distinguait des nuances –ou plutôt de perturbations- dans la magie ambiante. Comme si quelqu’un était entrain de l’utiliser frénétiquement. Mais c’était peu probable. Les seuls magiciens, à pars eux, qui traînaient ici devaient être des nécromanciens. Et la principale activité de ces mages là, était d’invoquer des zombies, ce qui ne demandait pas autant d’obstination magique. L’unique possibilité, aurait été qu’un de ces nécromant, soit entrain d’invoquer une chose horriblement grande et puissance -comme un troll zombi. Cependant, c’était totalement impossible… ou presque. Il ne fallait donc pas trop s’attarder sur ce genre de détail.

Tout en avançant, les yeux d’Hédas remarquèrent quelque chose dans la nuit. Une sorte de forme, aux contours irréguliers, qui émergeait du sol. A cette distance, impossible de voir ce que c’était exactement mais cela méritait enquête. Avertissant son compère, le jeteur de sorts clamât :

- Et ! Regarde par-là, tu peux voir ce que c’est ?

Il avait dit ça en continuant à marcher. Prêtant l’oreille, pour capter une éventuelle réponse, il s’approcha. Après avoir avancé 2 mètres, il la vit…