Maïka... Cernée de montagnes et de mers, la ville la plus grande du pays se dressait fièrement, tout dans son éclat indiquant sa puissance - encore récente, au fond -. Comme toutes les villes, elle possédait un centre plus actif que sa périphérie, où se tenait les commerces, les places, les divertissements ; bref, tout. En ce centre, se trouvait, peut-être un peu moins fière, un elfe encore jeune joliment nommé Luxyd Papchgutmoqyed.
C'était dans une des rues principales, où les étalages des marchands se tenaient jusqu'au centre de la route, empêchant ainsi tout déplacement autre que pédestre. Luxyd, fier comme à son habitude de son sang et de son rang, marchait de son pas vif... quoique. Ce pas semblait en effet être moins rapide qu'à l'habitude. Pourtant, rien n'indiquait sur son visage qu'il était là pour flâner.
Vêtu comme toujours de sa cape verte qui se soulevait légèrement après ses pas, son bâton blanc de magicien dans sa main droite, il avançait. Pendue à son épaule gauche, posée dans la main du même côté, la musette avec laquelle il se promenait parfois était là. Elle contenait l'indispensable : un manuscrit qu'il était en train de lire, son carnet d'adresses de ses connaissances, une feuille sur laquelle il avait inscrit l'incantation d'un sort ; entre autres choses. Ce sac de toile était d'un rouge un peu délavé, pâle, il contrastait avec le reste de la personne du Papchgutmoqyed. La couleur avait même totalement disparu par endroit, et on pouvait, extraordinairement pour cette personne, voir un trou dans le sac. Plus généralement, le sac entier semblait de mauvaise facture, vieilli, bon pour être jeté.
À y prêter plus attention, on pouvait aussi apercevoir que sa cape vieillissait par endroits.
Un observateur attentif pouvait remarquer que Luxyd commençait à souffrir de problèmes pécuniaires. L'elfe ne pouvait en effet plus s'acheter grand chose, et devait à présent trouver de l'argent à tout prix. Il avait dû quitter son appartement à Myst, et au terme d'un voyage trop long pour lui où il avait traîné ses bagages, il s'était dégotté une habitation moins chère, où entreposer ses effets.
Il n'avait pas vraiment besoin d'un appartement où vivre ; l'elfe menait une vie majoritairement nomade, et ceci bien avant sa rencontre avec Hédas. Cependant, il n'avait pas que ça comme coût : il devait manger, avoir des vêtements, bref, vivre. Et c'est ce coût de la vie qu'il allait ne plus pouvoir assurer s'il ne trouvait pas de quoi gagner de l'argent.
Il se baladait, donc, d'un pas de moins en moins assuré, cherchant une enseigne marchande engageant, un artisan prenant un aide, ou d'autres personnages plus ou moins louches ayant besoin d'un larbin pour effectuer quelque entreprise (ce dernier choix étant son préféré).
Pour celà, Luxyd avait bien choisi son endroit en se rendant à Maïka. C'était la capitale, la ville la plus peuplée. Il trouverait bien quelqu'un voulant l'engager... Ici, maintenant, peut-être ?
L'elfe aux cheveux roux s'arrêta pour regarder autour de lui. Il y avait beaucoup de monde à cet endroit...
Dim 11 Fév - 0:59